Libye : inquiétude quant à la tenue de l'élection présidentielle en l’absence de Constitution

Lundi, Novembre 8, 2021 - 11:30

L’organisation de l'élection présidentielle en l’absence d'une Constitution constitue un sujet d'inquiétude pour le président du Haut conseil d'Etat libyen, Khaled Mechri. Les Libyens espèrent que cette élection contribuera à la fin des conflits armés.

« Nous avons de réelles inquiétudes quant à l'élection d'un président en l'absence d'une Constitution », a déclaré  le président du Haut conseil d’Etat libyen, Khaled Mechri, qui a ajouté l’existence d’une possibilité de « coup d'État » en Libye, sans donner plus de détails. En effet, le Haut conseil d'État et le gouvernement d'union sont en désaccord avec le Parlement libyen au sujet des lois électorales, alors que des élections présidentielle et législatives sont prévues en décembre. Khaled Mechri a expliqué que le Conseil refuse d'autoriser les personnes ayant la double nationalité et le personnel militaire à se présenter aux élections. En vertu d'un accord conclu par les rivaux politiques libyens en Tunisie, le 15 novembre 2020, des élections présidentielle et législatives doivent avoir lieu le 24 décembre en Libye.

Les Libyens espèrent que les prochaines élections contribueront à mettre fin au conflit armé qui sévit depuis des années dans ce pays riche en pétrole. Sur fond de « violations administratives » qui lui sont contribuées, notamment, « le monopole de la décision dans les dossiers liés à la politique extérieure et l’absence de coordination », le Conseil présidentiel a suspendu la ministre des Affaires étrangères, Najila al-Mangoush, de ses fonctions. Elle est également interdite de voyager, à quelques jours de la tenue à Paris, le 12 novembre, d'une conférence internationale sur la Libye, et dédiée à la préparation de l’élection présidentielle du 24 décembre. Proche du général Haftar - selon certains médias -, l’homme fort de l’Est libyen, Nalila al-Mangoush aurait pris des décisions de politique extérieure sans avoir consulté le Conseil présidentiel. La commission d'enquête mise en place doit remettre son rapport d'ici quatorze jours au plus tard.

La conférence internationale de Paris doit préparer l’élection présidentielle du 24 décembre, suivie d’élections législatives en janvier 2022. Ces deux scrutins sont censés mettre fin  à une décennie de chaos dans le pays après la chute en 2011 du guide libyen, Mouammar Kadhafi. Une conférence sur la stabilisation de la Libye s'est tenue en octobre, en présence de représentants de nombreux pays étrangers, afin de consolider le processus de transition d'ici aux élections générales de fin d'année. Le dépôt des candidatures pour la présidentielle  s'est ouvert le 7 novembre. Après des années de conflits armés et de divisions régionales entre l'Est et l'Ouest, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en début d'année, sous l'égide de l'ONU. Le Premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, s'est dit favorable à la tenue d'élections nationales le 24 décembre, comme le prévoit le plan de paix soutenu par l'ONU. Si le scrutin a effectivement lieu, il s'agirait d'une avancée majeure pour la Libye, dix ans après la mort du colonel Mouammar Kadhafi.

Noël Ndong
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