L'ONU renouvelle sa mission en Centrafrique, sans soutien russe ni chinois

Vendredi, Novembre 12, 2021 - 19:30

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi par 13 voix sur 15 une résolution renouvelant pour un an sa mission Minusca de Casques bleus en Centrafrique, la Russie et la Chine choisissant l'abstention.

La Minusca, qui fait partie des plus grosses et coûteuses missions de l'ONU, continuera ses opérations avec un maximum de 14.400 militaires et 2.420 policiers. Le renforcement des troupes décidé il y a près d'un an pour les élections est ainsi confirmé pour 12 mois supplémentaires.

Les Etats-Unis, par la voix de l'ambassadeur Richard Mills, ont regretté le silence du texte sur les accusations de violations des droits humains portées par l'ONU à l'encontre des paramilitaires du groupe de sécurité privé russe Wagner, soutenus par Moscou et déployés dans le pays à la demande des autorités centrafricaines. Washington a aussi déploré que la résolution ne mentionne pas l'attaque du 1er novembre commise contre un bus de Casques bleus égyptiens, dont dix ont été blessés, par la garde du président Faustin-Archange Touadéra. Les services de ce dernier ont justifié les tirs en accusant les militaires égyptiens d'avoir pris des photos de la résidence du chef de l'Etat, ce qui est interdit, et d'avoir refusé d'arrêter leur véhicule.

Ambassadrice adjointe de la Russie à l'ONU, Anna Evstigneeva a expliqué l'abstention de son pays par les "scandales" qui ont touché la Minusca, des "violences sexuelles" à la "contrebande de ressources naturelles", dont sont accusés depuis peu des militaires portugais. "Nous ne pouvons pas dire que le travail réalisé par la Minusca a été professionnel et compétent", a-t-elle dit.

La diplomate russe a aussi rejeté les critiques américaines, dénonçant des accusations jugées « fallacieuses et infondées » contre les instructeurs russes déployés en Centrafrique qui font, selon elle, un travail essentiel pour la stabilité du pays.

La Chine a, quant à elle, justifié son abstention par l'absence dans la résolution d'une mention sur le respect dû aux dirigeants du pays. 

Julia Ndeko avec AFP
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