1946-2021 : Unesco fête ses 75 ans

Samedi, Novembre 13, 2021 - 12:59

Dans le cadre de la 41e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco ), la célébration du 75e anniversaire de la création de cette organisation a eu lieu solennellement le 12 novembre à son siège de la Place Fontenoy, à Paris, en présence des délégations permanentes des États membres de l'Unesco, membres associés, observateurs et dirigeants des pays membres dont la République du Congo, représentée par sa ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Édith Delphine Emmanuel.

Photo de famille des dirigeants membres de l’Unesco au 75e anniversaire de l’institution, Paris, le 12 novembre 2021Créée en novembre 1945 et officiellement mise en service en 1946, l'Unesco est l'une des plus grandes organisations spécialisées des Nations unies, chargée de resserrer la coopération entre les pays dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture pour la paix et le respect de la justice, des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue, de religion, conformément à l'esprit de la charte de cette organisation.

Actuellement, l'Unesco compte 193 pays membres et 11 membres associés. C’est une institution visitée historiquement par les plus grands intellectuels et artistes, entre autres, le  peintre espagnol Pablo Picasso ;  le président sud-africain, Nelson Mandela ; l'anthropologue français Claude Lévi-Strauss, qui y prononça, dès 1952, un plaidoyer contre le racisme.

Sa devise, ambitieuse, est gravée en dix langues sur un mur de pierre érigé dans son siège parisien. "Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix", peut-on lire.

Si ce vœu pieux n'a pas résisté à l'épreuve du réel, les conflits meurtriers n'ayant jamais cessé, l'organisation affiche de nombreux succès.

"C’est une idée immense, après les censures, les stigmatisations et les autodafés (du second conflit mondial, NDLR), que de considérer comme universel ce que chaque civilisation, chaque culture, a produit de plus beau", a reconnu le Premier ministre français, Jean Castex. L'Unesco mène "la seule guerre juste, la seule qui vaille d’être menée, celle contre l’ignorance", a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a loué, dans une vidéo en ligne, une organisation "au centre du réseau" onusien, quand le pape François, également à distance, a qualifié l'Unesco d'"interlocuteur privilégié du Saint- Siège au service de la paix, de la solidarité des peuples (...) et de la protection du patrimoine culturel de l’humanité".

Signée en 1972, la Convention du patrimoine mondial, la plus connue de l'Unesco, protège plus de mille sites culturels et naturels, classés dans 167 pays.

L'Unesco, tout au long de son histoire, a tenté de définir des normes, au travers de conventions longuement discutées, telles celles sur le droit d'auteur (1952), le trafic illicite de biens culturels (1972), ou le patrimoine culturel immatériel (2003), dont la signature a pris... soixante ans. Mais elle reste souvent critiquée pour son manque de dynamisme et la faiblesse de ses réalisations concrètes.

À propos du patrimoine culturel immatériel, les deux Congo postulent pour l’inscription de la "rumba" à cette institution. Parmi les actions menées récemment, l’Unesco affirme avoir joué un rôle important durant la pandémie de covid-19 en permettant à 400 millions d'enfants de poursuivre leur scolarité. Et, pour les questions climatiques, elle a fait de la préservation de l'environnement l'une de ses priorités pour les années à venir.

"Nous vivons un moment critique : l'existence de la planète et de l'humanité sont menacées", s'est alarmée Audrey Azoulay, directrice générale, dont le mandat de quatre ans a été reconduit le 9 novembre dernier, appelant à faire "le pari de l'intelligence collective".

Pour conclure ce segment de haut niveau de l'Assemblée générale, elle a cité le poète chilien Pablo Neruda et sa "foi absolue en la destinée des humains" pour clore l'évènement : "Je sais qu'un jour nous verrons la lumière absolue. Que nous progresserons ensemble. Cet espoir est irrévocable."

Marie Alfred Ngoma avec l'AFP
Légendes et crédits photo : 
Photo de famille des dirigeants membres de l’Unesco au 75e anniversaire de l’institution, Paris, le 12 novembre 2021 Crédit photo : Julien de Rosa / Pool / AFP
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