Sahel : Mohamed Bazoum : « le jour où les Français plieront bagage à Gao, ce sera le chaos »

Lundi, Novembre 29, 2021 - 19:45

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, a déclaré que la présence des forces étrangères au Niger et dans les autres pays du Sahel a permis d'améliorer nettement les compétences des armées locales grâce à des formations appropriées.

Mohamed Bazoum a expliqué pourquoi il faisait appel à  ces forces armées :  « Le Niger fait appel à ces armées pour assurer la formation des soldats en créant notamment des forces spéciales à qui cette formation a permis d'acquérir des compétences de nature à faire en sorte que nous ayons un bon rapport de force vis-à-vis de notre ennemi », lors d’une entretien télévisé avec un chaîne nationale. « Ainsi formée, ces forces spéciales ont un comportement totalement différent des forces qui n'ont pas acquis cette formation », a-t-il expliqué. Cinq   forces étrangères ont participé à la formation des forces armées nigériennes : Les forces canadiennes, américaines, allemandes, belges et françaises.

Mohamed Bazoum salue la présence des forces françaises

Le chef d'Etat nigérien a particulièrement salué la présence des forces françaises dans son pays et au Sahel. « De tous les pays qui sont engagés à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme, la France est le pays qui consent le plus de sacrifices. Ce sont 53 jeunes français qui sont morts au Mali », a-t-il rappelé, avant d’ajouter : « J’ai entendu des gens dire que si les Français sont là et que les problèmes ne sont pas réglés, c’est que ce sont eux qui sont à la base. Et si les Français s’en vont, vous êtes sûrs que ces armées-là, qui ont leur devoir aujourd’hui, elles seront en mesure de faire face à cette situation ? Non ! Moi, je suis sûr que le jour où les Français plieront bagage à Gao, ce sera le chaos ! Les gens de Gao le savent de toute façon ».

La réaction du président Bazoum intervient dans un contexte où des populations de certains pays du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger), manifestent contre la présence des forces étrangères, notamment françaises perçues comme des « forces d'occupation ». Un convoi militaire français a récemment été bloqué plus d’une semaine au Burkina Faso, avant de rejoindre  le Niger.  « Je suis totalement désolé de la campagne qui est menée contre eux [les soldats français]. Je veux que les Français soient forts, parce qu’ils ont, avec cet espace du Sahel, une histoire singulière… », a-t-il insisté.

Noël Ndong
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