Livre : la couverture médiatique des conflits en RDC inspire Pierre N’sana

Mercredi, Décembre 1, 2021 - 11:55

Professeur à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) à Kinshasa, Pierre N’Sana Bitentu a récemment publié l’ouvrage « Médias et conflits armés en RDC : des journalistes en danger, le journalisme en chantier ».

L'ouvrage de Pierre N'Sana Bitentu a été porté sur les fonts baptismaux au Centre pour l’étude d’action sociale (Cepas), dans la commune de Gombe, à Kinshasa, en présence du ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya; de celui des Affaires sociales et éditeur du journal "Le Potentiel", Modeste Mutinga; du président de l’Union nationale de la presse congolaise (Unpc), Gaby Kuba; des professeurs de l’Ifasic et d’autres personnalités publiques. C’est Modeste Mutinga qui a baptisé l’essai.

Il s’agit d’un bouquin de 326 pages publié aux Editions L’Harmattan dans lequel l’auteur observe les pratiques journalistiques pendant les conflits armés entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), dans la province du Nord-Kivu. Le Pr Pierre N’Sana a examiné le traitement de la communication des belligérants par les journalistes des médias locaux et étrangers.

L’ouvrage…

Présentant l’oeuvre, le Pr Madimba Kadima Nzuji, docteur en droit international économique et spécialiste des intégrations régionales, a vanté sa qualité rédactionnelle. « La soumission de la rédaction aux intérêts et opinions des actionnaires a induit une limitation de la parole aux sources d’information politiquement compatibles, tandis que l’insuffisance des moyens de production a réduit leur nombre à celles qui ont été financièrement et logistiquement accessibles », a-t-il dit, ressortant une phrase "délicieuse" de l'auteur.

La première partie du livre, a-t-il souligné, éclaire le lecteur sur les concepts, l’évolution de la radio et la guerre du M23, alors que la deuxième partie démontre que le récit médiatique radiophonique de la guerre du M23 est un récit négocié. Quant à la troisième partie, elle se focalise sur la partie du titre « journalistes en danger, journalisme en chantier ».

Et le Pr Madimba Kadima Nzuji de souligner que dans le livre, « on parle de guerre, de journalisme, du M23… En d’autres termes, ... de l’exercice de la profession de journaliste dans une zone de guerre. Les acteurs de ce drame sont la population, les journalistes et les belligérants (Fardc et M23) ». Il fait remarquer qu’il s’agit du récit des événements tragiques de la guerre. L’ouvrage « démontre l’importance du récit dans la construction du collectif. Pour être plus précis, le récit médiatique concourt à la construction de la démocratie », explique-t-il. Après une appréhension philosophique du livre, Madimba Kadima Nzuji conclut sa présentation avec ces mots : « La vérité est que ce livre nous montre que le métier de journaliste est une leçon de courage. Ce sont des êtres professionnels dotés d’un sens que le commun n’a pas : celui d’affronter les obstacles pour nous délivrer la vérité ».

L’auteur…

Auteur du livre, le Pr Pierre N’sana a déclaré à la presse :  « Nous avons essayé de voir comment est-ce que les pressions exercées sur les journalistes, lorsqu’ils sont engagés dans la couverture des conflits armés, impactent ou non sur leur travail de tous les jours ». Docteur en information et communication de l’Université libre de Bruxelles (ULB), Pierre N’sana fait partie du corps professoral de l’Ifasic.

Chercheur, ses travaux portent sur l’étude des pratiques journalistiques et des identités professionnelles en RDC dans les Grands Lacs africains. Au début de sa carrière scientifique, il a fait partie des unités pédagogiques et méthodologiques de l’information radiotélévisée, de nouveaux médias et sociétés dirigées par deux éminences grises, les Prs Jean-Claude Matumweni et Jean-Chrétien Ekambo.

Pierre N’sana a effectué des recherches à l’Université Stendhal II de Grenoble, en France, entre 2006 et 2009, découvrant le mode de fonctionnement des laboratoires universitaires d’Europe. Par la publication des résultats de ces recherches, il a accédé au rang de chef de travaux en 2010, avant d’entreprendre une formation doctorale à l’ULB sous la direction de Marie-Soleil Frère, pour obtenir son doctorat en 2019. Consultant, il a contribué au renforcement des capacités des journalistes, des médias et des organisations professionnelles au pays.

Martin Enyimo
Légendes et crédits photo : 
Modeste Mutinga portant le livre sur les fonts baptismaux, en présence de l'auteur
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