Ce n’est pas se vanter que de dire que la langue française est très riche et regorge des mots et autres expressions plus ou moins compliqués. Si certains d’entre eux sont de moins en moins utilisés, il y en a qui défient le temps et se transmettent de génération en génération. Explication !
« Démarrer sur les chapeaux de roue » signifie s’engager dans une action de manière très (voire trop) rapide. Cela peut aussi désigner quelque chose qui commence fort, à un rythme assez soutenu. Dans tous les cas, cela désigne une précipitation à entreprendre quelque chose.
Comme souvent avec les expressions idiomatiques, rien ne sert de chercher un sens littéral avec la signification actuelle de ces mots. Pour mieux comprendre celle-ci, quelques explications historiques s’imposent, même si elles restent assez récentes comparées à d’autres.
Au début de l’automobile, les chapeaux de roue désignaient les enjoliveurs (flasques posées sur la roue d’un véhicule pour en masquer l’apparence) qui ornaient les roues des voitures. Et il se trouve que la technologie dans ce domaine ne permettait pas une tenue de route des plus efficaces.
De ce fait, lorsqu’une voiture démarrait à vive allure à cette époque et, qui plus est, quand il fallait négocier un virage assez rapidement, le véhicule finissait bien souvent sur les chapeaux de roue. Autrement dit, la vitesse de la voiture la faisait se pencher dans les virages.
Les progrès n’étant pas ceux que nous connaissons aujourd’hui, les roues situées d’un seul côté et, par extension, « les chapeaux de roue », se retrouvaient donc seules à supporter le poids du véhicule, ce qui avait souvent pour conséquence de provoquer des accidents.
Si par la suite la technologie a permis une meilleure tenue de route, l’expression est restée et a gardé tout son sens pour désigner une personne qui part trop vite. Le nom des chapeaux de roue s’est également effacé pour laisser place à la désignation des enjoliveurs.
Puis ces termes se sont peu à peu généralisés et étendus à d’autres domaines que les voitures. S’il est donc relativement récente, il n’en reste pas moins qu’elle s’est fait une place dans le paysage linguistique français.