Diplomatie : Joe Biden convoque un sommet pour la démocratie

Jeudi, Décembre 9, 2021 - 16:21

Cent dix pays ont été invités à participer, du 9 et 10 décembre, au sommet pour la démocratie initié par le président américain, Joe Biden.

L'événement, organisé virtuellement à Washington pour cause de pandémie de covid-19, se veut, selon la Maison-Blanche, révélateur du combat entre les démocraties et « les dictatures et régimes autocratiques, au centre de la politique étrangère de Joe Biden ». « N’en doutez pas, nous sommes à l’heure de vérité pour la démocratie. Les démocraties du monde affrontent des défis croissants venant de nouvelles menaces. Dans pratiquement toutes les régions du monde, ces pays ont connu à différents degrés un recul démocratique », a affirmé la sous-secrétaire d’Etat américaine pour la Sécurité, la Démocratie et les Droits humains, Uzra Zeya.

Le sommet rassemble les représentants d'une centaine de gouvernements, d’organisations non gouvernementales, d'entreprises et d'organisations caritatives. Mais la liste des invités a provoqué de vives tensions. La Chine et la Russie, considérées par Joe Biden comme les championnes du camp des autocrates, ont été exclues. Pour la région du Proche-Orient, seuls deux pays ont été invités : Israël et Irak.

« Que les États-Unis s'autorisent à définir qui est un pays démocratique et qui n'est pas éligible à ce statut relève d’une mentalité de Guerre froide », ont écrit, fin novembre, dans une tribune conjointe, les ambassadeurs russe Anatoli Antonov et chinois Qin Gang. Rejetant l'idée d'un modèle unique de démocratie, les deux diplomates ont salué leurs régimes respectifs assis sur « les réalités chinoises ou les traditions russes ».

Autre sujet de friction, Washington a annoncé qu'il n'enverrait aucun représentant diplomatique aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin, en février prochain, pour protester contre les violations des droits humains en Chine, notamment le « génocide » contre la minorité musulmane ouïghoure, dénoncé par le gouvernement américain. L'Australie, le Royaume-Uni et le Canada se sont joints à ce boycott diplomatique, décrié par Pékin et Moscou.

En matière de droits humains ou de fraudes électorales, le choix des pays invités pose aussi problème. Le Pakistan, les Philippines ou encore le Brésil dirigé par le président d'extrême droite Jair Bolsonaro ont ainsi été conviés mais pas la Hongrie, membre de l'Union européenne, où un gouvernement nationaliste est au pouvoir, ni la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, pourtant alliée de Washington au sein de l'Otan.

Yvette Reine Nzaba
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