La 37e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique centrale (UEAC), tenue le 8 décembre, a décidé de renvoyer l’examen du budget 2022 de l’institution communautaire en février prochain. Le report est dû aux difficultés de recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration(TCI), représentant plus de 70% des ressources de la Commission, l'organe exécutif de l'institution.
Sur la base du budget prévisionnel de 94 milliards FCFA pour l’exercice 2022, les ressources attendues au titre de la TCI s’élèvent à 65 milliards FCFA, dont près de 29 milliards FCFA représentant les arriérés. Les prévisions de la TCI courante à recouvrer au cours du prochain exercice sont estimées à 36 milliards FCFA. Des ressources qu’il faudra mobiliser pour permettre à la Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) de fonctionner et financer ses activités prioritaires.
Le président de la Commission Cémac, Daniel Ona Ondo, a assuré que le budget n’a pas été rejeté, mais que les ministres ont estimé qu’il fallait des éléments d’appréciation avant de pouvoir le voter. Dans le budget, a-t-il poursuivi, la dette de la communauté (arriérés de TCI) doit rentrer dans le corpus.
À l’ouverture des travaux du Conseil des ministres, Daniel Ona Ondo a même alerté sur la difficulté de la trésorerie de la communauté face à la réticence des États membres à verser la TCI. « La collecte intégrale de la TCI, le recouvrement des contributions directes complémentaires et la mobilisation des autres ressources conventionnelles conditionnent la viabilité budgétaire de la Commission. Nous avons conscience des difficultés des États membres, mais il nous plaît de rappeler le caractère spécifique de cette taxe qui ne saurait être affectée ailleurs qu’au fonctionnement de la communauté », a-t- il insisté.
Il a ensuite exhorté les six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) à plus de volontarisme, à « se désendetter » envers la communauté et à verser la TCI, dont le taux de recouvrement n’a pas excédé 33,32%.
Au cours de la 37e session du Conseil des ministres de l’UEAC, de nouveaux textes communautaires ont été approuvés pour permettre la mobilité professionnelle, par exemple, des médecins et des avocats reconnus dans leur pays d’origine ou de résidence qui peuvent désormais s’installer dans les autres pays de la sous-région. Le Conseil a également voté des textes sur le sport et l’enseignement supérieur, avant de procéder à des nominations dans les différentes institutions sous-régionales.