Sécurité alimentaire : lancement à Brazzaville d'un atelier de formation, d’analyse et de classification

Mardi, Décembre 14, 2021 - 11:10

L’atelier a été lancé par la ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo. 

Après le mot de la responsable du Programme mondial IPC par visio, Amadou Diop, expert sécurité alimentaire (IPC Global support unit), a présenté cette structure. L'IPC, a-t-il dit, est avant tout un processus visant à établir un consensus technique entre parties prenantes, sur la base de données probantes ; une démarche pour consolider un large éventail de preuves afin de classifier la gravité et l’ampleur de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, et d’en identifier les facteurs déterminants ; une voie pour fournir des connaissances exploitables pour la prise de décisions stratégiques ; une plateforme pour garantir une analyse rigoureuse et neutre.

Prenant la parole à son tour, la représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) en République du Congo, Anne-Claire Mouilliez, a indiqué que le Congo subit des phénomènes majeurs liés au changement climatique, qui entraînent une forte baisse du rendement agricole et une hausse des prix. Certaines zones sont particulièrement éloignées des grands bassins de production. L’ensablement et l’érosion endommagent des récoltes, des habitations et entraînent la destruction d’infrastructures.

Anne-Claire Mouilliez, s'adressant également au nom de sa consœur, représentante de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dont elle assure l’intérim, a dit : « Nos deux organisations étant membres du comité de pilotage de l’initiative mondiale de l’IPC, nous nous réjouissons de cette décision de la République du Congo de se doter de nouvelles capacités d’analyse. Je voudrais, madame la ministre, saisir cette opportunité pour vous remercier de votre engagement et de nous avoir tout naturellement associés à cette démarche qui permettra, à terme, de mieux informer les décideurs dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition en République du Congo. »

La crise climatique, l’un des principaux facteurs de la faim dans le monde

Ouvrant l’atelier, la ministre Arlette Soudan-Nonault a rappelé que la crise climatique est l’un des principaux facteurs de la faim dans le monde. Les événements climatiques, lorsqu’ils sont combinés à d’autres problèmes dans les régions souffrant d’insécurité alimentaire, affectent le fonctionnement des systèmes alimentaires nationaux et mondiaux, exacerbent les inégalités, entraînent des tensions sociales et des déplacements de la population. Et le Congo n’est pas épargné par ces chocs tant sa vulnérabilité socio-économique face au changement climatique est grande.

« Pour rappel, notre partie septentrionale a, à deux reprises au cours de ces dernières années, été touchée par des précipitations et des vents d’une rare violence, qui ont mis à mal les capacités de résilience de la population et des infrastructures. Ces mêmes phénomènes climatiques ont conduit le Premier ministre, chef du gouvernement, à déclarer une catastrophe humanitaire le 29 novembre dernier et cela, conformément aux instructions du premier écologiste du Congo, le président Denis Sassou N’Guesso », a déclaré la ministre.

Les risques sont énormes pour la population qui voit ses champs détruits et ses moyens d’existence menacés. D’où, il faut d’urgence coordonner ses interventions, responsabiliser toutes les parties prenantes et améliorer l’affectation des ressources pour riposter-ensemble- face à ces phénomènes. C’est pourquoi, depuis quelques mois, le ministère en charge de l’Environnement a engagé des consultations bilatérales avec le Programme mondial de l’initiative IPC et ses partenaires techniques afin que la République du Congo rejoigne le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, a indiqué la ministre.

La structure de gouvernance de l’IPC au Congo, au sein de laquelle le partenariat multidisciplinaire est primordial, est à l’échelle nationale gouvernée par un comité de pilotage qu'Arlette Soudan-Nonault a l’honneur de co-présider, en sa qualité de ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, aux côtés d'Anne-Claire Mouilliez, en sa qualité de représentante du PAM au Congo. Ce comité se réunira en février 2022 pour capitaliser sur l’expérience de la formation à l’analyse IPC et définir les orientations stratégiques de l’IPC au Congo.

Les développements techniques de l’IPC au Congo sont placés sous la responsabilité d’un groupe de travail technique, composé d’experts des différentes structures ministérielles et de leurs services déconcentrés, des agences du Système des Nations unies, des ONG et d’analyses du monde académique et de la recherche. Ce groupe de travail technique, neutre et indépendant, est le véritable socle de mise en œuvre du processus IPC au Congo.   

Notons que la formation théorique dont bénéficieront les experts sera suivie d’une mise en pratique dans le cadre d’une analyse pilote. Les activités de formation IPC au Congo sont organisées en trois étapes et poursuivent les objectifs suivants : lancement officiel au niveau national ; formation théorique et pratique ; réunion du comité de pilotage.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
Les participants à l’issue de la cérémonie de lancement de l'atelier /Adiac
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