Diplomatie : Emmanuel Macron sera le 20 décembre à Bamako

Mercredi, Décembre 15, 2021 - 13:04

Le président français sera au Mali pour rencontrer son homologue Assimi Goïta et partager officiellement un dîner de Noël avec les soldats français. Un voyage surprise et inédit dans les relations entre la France et l’Afrique.

Depuis des mois, le patron de la junte militaire malienne, Assimi Goïta, ne prend plus Emmanuel Macron au téléphone, après que ce dernier eut dénoncé « le deuxième coup d’Etat » au Mali. A l'occasion de son déplacement à Bamako, le chef de l’Etat français va annoncer un retrait partiel de la force Barkhane sans consulter ses partenaires africains.  Son voyage interroge quant à la cohérence diplomatique de la France, après avoir réduit son effectif militaire au Mali. Les deux hautes personnalités devraient s’entretenir sur la nécessité de la transition et l’organisation des élections ; et l’opposition de Paris à la présence militaire russe au Mali. Cette visite est à risque, compte tenu de l’hostilité manifestée ces derniers mois par la population malienne face aux soldats français.

Les effectifs militaires français ont décru depuis l’annonce d’Emmanuel Macron de se désengager progressivement du Mali. « Nous étions environ 5 000 militaires au Sahel à l’été 2021, nous serons environ 3 000 à l’été 2022 », a indiqué le général Laurent Michon, commandant de l’opération Barkhane. De nouvelles réductions auront lieu d’ici à 2023.

Après le départ des soldats Barkhane installés au Mali depuis 2013, l’armée de ce pays a annoncé avoir repris la ville de Tombouctou. Les Forces maliennes vont assurer la sécurité. « On a formé les forces armées maliennes à la protection de l’emprise et au guidage aérien avant qu’ils nous relèvent », a déclaré le capitaine Florian, commandant de l’unité chargée du désengagement de Tombouctou. Alors que les Maliens goûtent peu à peu le retour de leur emprise sur leur pays, les Français eux parlent d’un désengagement planifié.

Pour autant, la France n’a pas quitté définitivement le Mali. Ses soldats sont déployés dans la région des « Trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso) », un zone d’influence djihadiste au Sahel.  Concernant les élections au Mali - prévues en février 2022 -, le président sénégalais, Macky Sall, n’est pas opposé à leur report, à condition que « les autorités donnent des arguments qui tiennent », a-t-il déclaré, laissant  entrevoir une possible prolongation de la transition. Il ajoute cependant : « Nous ne pouvons pas accepter que les militaires prennent le pouvoir par les armes, cela n’est pas acceptable. Nous sommes en démocratie et le pouvoir se conquiert par des élections. Les pays peuvent avoir des crises mais les coups d’Etat ne sont pas des solutions ».

Dans une communication officielle adressée à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest, les autorités maliennes font savoir qu’elles transmettront le chronogramme des élections au plus tard le 31 janvier 2022. Mais on craint que l’échéance du 27 février 2022 pour la tenue des élections ne soit pas respectée.

Noël Ndong
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