L’appel du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, lancé aux acteurs politiques à rejoindre le processus électoral en cours a produit ses effets dans le chef des concernés.
Un groupe des députés nationaux, avec à leur tête l’élu du Maniema, Didi Manara, est allé déposer le 15 décembre son procès-verbal au bureau de l'Assemblée nationale pour occuper le poste réservé à l'opposition au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Pendant que le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et d’autres forces politiques de l'opposition traînent le pas, certaines s’étant clairement prononcées pour leur non-participation à cette institution d’appui à la démocratie, le député Didi Manara et ses collègues ont pris le devant en déposant un procès-verbal portant désignation des membres devant faire partie du bureau et de la plénière de la centrale électorale, afin de combler les postes encore vacants réservés à l’opposition. Ils ont, par ce geste, engagé la famille de l’opposition dont les principaux ténors, en l’occurrence les plates-formes Front commun pour le Congo (FCC) et Lamuka continuent de contester la procédure ayant conduit à la désignation du nouveau président de l’institution, Denis Kadima.
Faisant fi de l’attitude contestataire de certains membres de l’opposition, le député Didi Manara et ses amis croient en la justesse de leur acte qui constitue une réponse à l’appel du chef de l’Etat, demandant l’adhésion de l’opposition au processus électoral. « Nous voulons dire au peuple congolais que le temps est venu pour que nous puissions avancer. Je crois qu’il est temps pour que le peuple puisse adhérer au processus électoral, d’autant plus que les élections sont attendues en 2023. Le peuple congolais ne voudrait pas entendre du glissement. Il veut qu’en 2023, lui-même puisse se choisir ses dirigeants », a déclaré le député Didi Manara à la presse, au sortir des locaux de la Céni.
Après l’entérinement de la liste présentée par l’Assemblée plénière, la Céni, estime-t-il, « sera dorénavant au grand complet et crédible puisqu’elle aura à ce moment des composantes de la majorité, de l’opposition ainsi que de la société civile ». Toutefois, rien n’a filtré concernant les trois noms de l’opposition proposés aux trois postes restés vacants lui réservés au bureau de la Céni. A peine déchu du poste de président du groupe parlementaire PPRD & alliés, et du fauteuil de vice-président de la cellule de crise du FCC, le député national Didi Manara semble minimiser la sanction lui infligée et ne jure plus que par l’adhésion de la classe politique congolaise au processus électoral qu’il veut réellement inclusif.
Rappelons que lors de son intervention le 13 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, le président de la République avait réitéré son engagement à la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes à l’horizon 2023. Il a, de ce fait, lancé un vibrant appel à l’accompagnement de la Céni et à l’implication de tous au processus électoral déjà en branle. Félix Tshisekedi a invité les acteurs politiques qui traînent encore le pas à désigner rapidement leurs représentants au sein du nouveau bureau de cette institution d’appui à la démocratie afin de faire avancer le processus électoral.