Sanctions contre le groupe Wagner : les Etats-Unis apportent leur soutien à l’Union européenne

Jeudi, Décembre 16, 2021 - 13:09

Les Etats-Unis se félicitent des sanctions de l’Union européenne (UE) à l’encontre de la Société privée militaire (SPM) russe Wagner et affiliés et appellent les autres partenaires à adopter des structures de sanctions.

Washington a salué « les mesures prises par l’Union européenne pour sanctionner le groupe Wagner, soutenu par la Russie, et ses affiliés », a indiqué dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken. Il a ajouté: « Ces actions témoignent de notre engagement commun à répondre aux actes déstabilisateurs de cette organisation dans le cadre de multiples conflits régionaux, notamment en Ukraine, en Syrie, en Libye, en République centrafricaine et dans la région du Sahel ».

Les États-Unis ont félicité l’UE « pour son engagement en faveur de la promotion du respect des droits de l’homme dans le monde, et de la défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine ». Ils ont indiqué, ainsi que l’UE et ses partenaires, qu’ils continueront de promouvoir leurs valeurs démocratiques communes, à l’aide des outils à leur disposition. Washington a appelé les autres partenaires internationaux « à adopter des structures de sanctions susceptibles de permettre de relever ces défis ».

Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères des vingt-sept Etats membres de l'UE ont validé des mesures restrictives (sanctions) à l'encontre du groupe Wagner. Présent en Afrique, Wagner est accusé de violations des droits de l'homme, par exemple en Centrafrique. Les sanctions européennes consistent en une interdiction d'entrée dans l'UE (pour les individus), un gel des avoirs détenus dans l'UE, ainsi qu'une interdiction de financements depuis l'UE.

La formation des Faca temporairement suspendue

Par ailleurs, l’UE a suspendu la formation des soldats centrafricains. Cette suspension temporaire des activités de formation et d’entraînement aurait été motivée du fait de l’action du groupe Wagner au côté des Forces armées centrafricaines (Faca) et des exactions commises par des paramilitaires russes contre les civils centrafricaines, selon Bruxelles.  L’annonce a été faite par le commandant de la mission de formation de l'UE en Centrafrique (EUTM-RCA),  le général Jacques de Montgros. Pour lever la sanction, EUTM-RCA a exigé des assurances que des unités de l’armée centrafricaine formées « ne seraient pas employées de façon directe ou indirecte par la société militaire Wagner. Le deuxième facteur, c’est l’assurance qu’une sélection robuste soit réalisée en amont du début de formation en coordination avec la Minusca. La troisième condition, c’est l’assurance de la capacité du ministère de la Défense à faire en sorte que tout ceci soit cohérent », a exigé l’UE.

Par contre, le deuxième volet de la mission EUTM-RCA qui est celui du Conseil stratégique délivré au profit de l’état-major des armées en République centrafricaine (RCA) est maintenu. La décision prise par Bruxelles vise à éviter toute « collusion » entre la mission européenne et les personnels de la société de sécurité russe Wagner, a expliqué le général Jacques de Montgros, « très inquiet de la présence du groupe Wagner ici. Il est accusé par la communauté internationale (ONU, UE, ONG) ainsi que par la commission d`enquête spéciale centrafricaine, de violations du droit humanitaire international et des droits de l’homme ». Ajoutant : « L’Union européenne, particulièrement soucieuse du respect du droit humanitaire international, a décidé d’effectuer un changement d’orientation de la mission EUTM RCA ». Ainsi, le groupe Wagner est accusé d'avoir « recruté, formé et envoyé des agents militaires privés dans des zones de conflit du monde entier afin d'alimenter la violence ».

Noël Ndong
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