La plate-forme Mbongui Art Photo (Map), la Revue congolaise de communication, lettres, arts et sciences sociales (Revue Class), en alliance avec l’Association Mateya de l’information pour la communication et le développement (Amicod) ont ouvert, le 16 décembre, la première édition du colloque international de la photographie. Tant en présentiel qu’en virtuel, l’événement se déroule sur le thème « Photographie, mémoire et patrimoine : regards croisés ».
Le colloque est un rendez-vous annuel qui permet aux acteurs issus des milieux académiques et artistiques de discuter notamment sur des théories, des pratiques et des expériences autour de la photographie. Pendant trois jours, les universitaires, les étudiants, les artistes photographes professionnels, les documentalistes, les muséologues et les scientifiques travaillant sur différents aspects de l’art photographique soumettront à la rigueur de la science, les implications techniques, sociales, politiques et culturelles de l’acte photographique, dans l’histoire de l’humanité ou dans la vie quotidienne.
Cette rencontre scientifique permet également, de façon pratique, non seulement de communiquer, de débattre et de partager autour des avancées de la recherche fondamentale sur la photographie, mais aussi de faciliter le contact et les échanges entre les participants, les partenaires et les sponsors en vue de favoriser la création des nouvelles collaborations.
A l’ouverture, les panelistes ont abordé plusieurs thèmes, parmi lesquels la photographie des ruines de la cathédrale Saint-Sauveur de Mbanza–Kongo, dans la construction mémorielle de l’histoire des contacts entre le Portugal et le Kongo aux 16e et 18e siècles, représentations photographiques des religieux noirs et redéfinition des cultes catholiques en Afrique centrale de 1962-1990, etc.
Alphonse N’kala, président du comité culturel du musée Cercle africain de Pointe-Noire, a exposé sur les évocations historiques et mise en mémoire de soi sur la photographie dudit musée. « Il s’agit de rendre compte de la place des collections de la photographie et l’enthousiasme des visiteurs, notamment des jeunes adolescents à se photographier dans ce musée. Ils ont également l’occasion de découvrir un pan de l’histoire du Congo à travers quelques photos qui mettent en lumière la construction du Chemin de fer Congo océan, la création de la ville de Pointe-Noire mais aussi l’histoire de l’exploitation pétrolière au Congo ». Et d’ajouter: « Il faut également pointer du doigt l’estime de soi, particulièrement chez les filles qui ne trouvent d’intérêt à visiter le musée que parce qu’il permet de se faire photographier pour mieux s’exhiber sur les réseaux sociaux grâce au fait qu’aujourd’hui, rien n’est plus commun que la photographie rendue accessible à tous sans distinction de classe par le biais des nouvelles technologies ».
Au programme du 17 et 18 décembre, des communications traitant des grands sujets en lien avec la photographie, des sessions thématiques présentant des travaux de recherche sous forme de conférences et de posters, des témoignages et des échanges d’expériences entre les professionnels de la photographie, une exposition de photos inédites installée à la Maison russe, ex-Centre culturel russe.
Créatrice d’identités, la photographie est un art popularisé au fil des ans, par le biais du perfectionnement d’une technique de capture et de représentation du réel datée depuis 1839. Malgré sa longue histoire et sa presque banalisation actuelle liée à la miniaturisation de ses artefacts et à la large diffusion de ceux-ci dans le corps social, elle fait l’objet d’une grande fascination.