Nations unies : l’Afrique dénonce sa représentation injuste au Conseil de sécurité

Vendredi, Décembre 17, 2021 - 15:00

Le continent appelle sans cesse à l’élargissement de l’instance composée jusqu’à ce jour de cinq membres permanents que sont la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie, et de dix membres non permanents désignés tous les deux ans. Le chef de l'Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, et son homologue sénégalais, Macky Sall, ont donné de la voix sur la question, dénonçant « une représentation injuste de l’Afrique » à l’organe.

« Nous voulons que les voix de 1,3 milliard d’Africains soient entendues de la même façon que celles des autres. Nous voulons que l’Afrique soit bien représentée », a déclaré le président sud-africain, qui vient de participer à un forum pour la paix et la sécurité dans la capitale sénégalaise, Dakar. Insistant pour que la mauvaise représentation du continent « cesse » dès maintenant, il a dit regretter qu’aucun pays africain ne soit membre permanent de l’instance onusienne.

Dans ce même ordre d’idées, Macky Sall a souligné : « Il est injuste que l’Afrique, avec cinquante-quatre pays, ne soit pas représentée au Conseil de sécurité de l’ONU » par des membres permanents. Il s’est dit favorable à des discussions avec les pays non africains en vue de réformes pour que le continent obtienne au moins deux sièges de membres permanents, ayant toutes les prérogatives des membres permanents actuels. « Nous allons continuer à nous battre pour la réforme du Conseil de sécurité », a martelé le président sénégalais.

Par ces déclarations, les deux personnalités réaffirment la position de l’Afrique dont ils venaient d’en faire large écho durant une conférence de presse conjointe, à l’issue du forum pour la paix et la sécurité tenu récemment à Dakar. Outre l’Afrique du Sud et le Sénégal, le Congo figure parmi les pays qui militent assidûment pour le changement du Conseil de sécurité afin qu’il soit plus représentatif, plus légitime et efficace.

Rendre effective la représentativité de l’Afrique

Sur la question, Brazzaville déplore le fait que « subsiste toujours une injustice historique » à l’Organisation des Nations unies (ONU) et appelle à la « réparer, en garantissant à l’Afrique toute sa place au sein du Conseil de sécurité ». « En sa qualité de membre du Comité des dix de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, mon pays réaffirme solennellement l’urgence de rendre effective la représentativité de l’Afrique au sein de cet organe de l’ONU », déclarait le président Denis Sassou N’Guesso. C’était dans un message lu en septembre devant l’Assemblée générale de l’ONU par le ministre des Affaires étrangères et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso. Le chef de l’Etat congolais estime qu’en procédant de la sorte, « se consolideront davantage les valeurs de paix, de solidarité, d’équité et de progrès qu’incarne l’Organisation des Nations unies ».

Le continent africain est l’une des régions qui souhaitent qu’une transformation tenant compte des nouveaux équilibres internationaux se fasse au sein de l’organe onusien. Ce qui s’avèrerait nécessaire, puisque la réalité actuelle du monde n’est plus celle de 1945 pour que les cinq membres permanents continuent à représenter tous les Etats, en matière de résolution des problèmes auxquels ils se trouvent confrontés, dont les conflits armés et la crise de la covid-19.

A l’exception du continent africain, l’Inde, le Japon, le Brésil et l’Allemagne, candidats à un siège permanent, réclament, eux aussi, un élargissement du Conseil pour le rendre plus représentatif et éviter qu’il devienne « obsolète ».

Pour l’heure, on sait que Paris est en faveur d’un élargissement de l’organe de l’ONU. D’autres propositions visent l’augmentation à vingt-six du nombre de membres du Conseil dont ceux qui sont permanents et les non permanents, avec prolongation éventuelle du mandat. C’est ce que souhaite la France qui soutient les candidatures allemande, brésilienne, indienne et japonaise ainsi qu’une présence renforcée des Africains pour deux sièges.

 

Nestor N'Gampoula
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