Au cours de la dernière séance de questions orales au gouvernement avec débat, les députés ont voulu en savoir plus sur le financement des partis politiques. Ils ont remarqué que les formations politiques remplissant dûment des conditions exigées par la loi ne reçoivent pas toutes la subvention de l'Etat.
Selon le député Digne Elvis Okombi Tsalissan, les partis n’ont pas perçu l'allocation qui leur est due depuis le début de la mandature en cours. Il s’est aussi interrogé sur les mesures envisagées par le gouvernement pour permettre aux bénéficiaires d’entrer dans leurs droits; conformément à la loi du 12 mai 2017 portant loi organique relative aux conditions de création, d’existence et aux modalités de financement des partis politiques, qui prévoit un concours financier de l’Etat aux partis et groupements politiques représentés au Parlement ainsi qu’à ceux qui ont obtenu des élus locaux dans plus de la moitié des conseils départementaux et municipaux.
Le Premier ministre, dans sa réponse, a rappelé que sur les vingt et un partis politiques retenus, il en reste dix-neuf depuis le 31 décembre 2019 après la fusion de l’Union des forces démocratiques et du Front patriotique au Parti congolais du travail. « Entre 2017 et 2019, les partis avaient au moins commencé à bénéficier de cette allocation. Suite aux difficultés de trésorerie auxquelles nous sommes confrontés depuis un moment, les procédures engagées pour le décaissement par le Trésor public de ces sommes qui se chiffrent à environ 229 640 000 FCFA, au titre de deuxième et troisième trimestres de l’année en cours, n’ont pas encore produit d’effets escomptés », a déclaré Anatole Collinet Makosso, invitant les partis n’ayant pas perçu cette allocation à user des voies de recours. C’est le cas de l’Union pour un mouvement populaire de Digne Elvis Okombi Tsalissan qui entend s’adresser à l’administration concernée.
Les conditions de détentions dans les commissariats de police préoccupent les députés
La représentation nationale a interpellé le gouvernement, au cours de la même séance, sur l’obligation des pouvoirs publics de protéger les citoyens, surtout ceux qui sont en détention dans les commissariats de police. Auteur de la question, le député Jérémy Lissouba, qui s’est appuyé sur l’article 8 de la Constitution, a pris comme exemple le cas des jeunes décédés récemment au commissariat central de Brazzaville.
Répondant à l'interpellation, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a indiqué que le gouvernement est très conscient de la situation déplorable en milieu carcéral. « Nous n’allons pas nous voiler la face, nous n’allons pas dissimiler la réalité. Nos commissariats sont bandés de nos jeunes. Cela traduit le niveau de la délinquance juvénile et la difficulté que nous avons tous à prendre en main notre jeunesse en commençant par la première cellule d’organisation sociale qui est la famille », a reconnu le chef du gouvernement.
Selon lui, pour régler définitivement cette situation, le gouvernement a créé le Haut-Commissariat à la justice restaurative, à la prévention et au traitement de la délinquance juvénile. L’Etat a également signé un accord de coopération avec l’Union européenne visant la réhabilitation des commissariats et l’amélioration de fonctionnement de la police. « C’est parce que nous en sommes conscients que nous procédons en ce moment à la réhabilitation et à l’opérationnalisation en urgence de deux centres de rééducation et de de réinsertion des jeunes, dans le cadre de la justice restaurative à Opokania, dans la Cuvette, et à Aubeville, dans la Bouenza. Ces centres accueilleront des jeunes en décrochage scolaire et en manque d’encadrement parental ; des jeunes en conflit avec la loi. Des jeunes condamnés qui, au lieu de purger leur peine à la maison d’arrêt, seront détenus dans ces lieux structurés d’encadrement », a expliqué Anatole Collinet Makosso.