Le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé, dans un communiqué, les sanctions de l’Union européenne (UE) à l’encontre du groupe Wagner. Moscou a accusé les occidentaux « d’hystérie », et s’est réservée le droit de répondre « aux actions hostiles de l’UE ».
Pour la Russie, « l'hystérie qui s'est propagée en occident autour de ce thème témoigne avant tout de la jalousie de certaines anciennes métropoles européennes à l'égard des États d'Afrique et du Moyen-Orient » dont elles ont été « forcées de reconnaître (…) la souveraineté et l'indépendance », indique un communiqué. Moscou « se réserve le droit de répondre aux actions hostiles de l'UE [notant que] les entreprises militaires privées ne sont pas contrôlées par les autorités » russes.
L'UE a mis en place un nouveau dispositif de sanctions qui ouvre la voie à l'inscription du groupe Wagner sur une liste noire. Les chefs de la diplomatie des pays de l'UE ont approuvé un amendement des dispositifs de sanctions, qui « permettra à l'UE d'imposer unilatéralement des mesures restrictives aux individus et entités qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Mali, ou qui font obstacle à la mise en œuvre de sa transition politique », a déclaré le Conseil de l'UE dans un communiqué. Cette décision fait suite à un accord politique conclu par les ministres des Affaires étrangères de l'UE, le mois dernier, sur les sanctions à l'encontre du groupe Wagner et de ses affiliés.
Les sanctions consistent en une interdiction de visas pour les personnes et le gel des avoirs dans l'UE. L'UE vient de sanctionner le groupe paramilitaire Wagner, huit personnes ainsi que trois sociétés qu’elle lie à des « actions de déstabilisation » en Ukraine et dans plusieurs pays d’Afrique. Elle avait déjà sanctionné en 2020 l'oligarque russe Evgueni Prigojine, proche du pouvoir et considéré comme le financier de Wagner. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, considère que le groupe Wagner est un « instrument de la guerre hybride menée par la Russie ». Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affiché son soutien à ces sanctions. « Ces actions soulignent notre engagement commun à répondre aux actions déstabilisatrices de cette organisation », a-t-il indiqué dans un communiqué. « Nous applaudissons l'UE pour son engagement à promouvoir le respect des droits humains dans le monde, ainsi qu'à défendre l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine », a-t-il ajouté.
La groupe Wagner est signalé dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, notamment au Mali et en Centrafricaine, mais également en Libye, en Syrie et en Ukraine. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, reste opposé à la présence éventuelle du groupe au Mali. Quant au chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, il trouve inacceptable la volonté de certains pays à s’opposer au libre choix du sien dans ses projets de coopérations. L’UE a récemment suspendu la formation de soldats en Centrafrique, à cause du Groupe privé russe Wagner.