Finances : l'exécutif envisage de réduire la dette publique

Mercredi, Décembre 22, 2021 - 15:09

Le gouvernement veut atteindre un taux d’endettement d’environ 50% du Produit intérieur brut (PIB) d’ici à fin 2024, contre 96% actuellement. Le document de la stratégie de la dette à moyen-terme propose quatre solutions, en lien avec les recommandations du Fonds monétaire international (FMI).

La première solution correspond à la stratégie de répartition des financements appliquée en 2021, qui repose essentiellement sur le recours à des financements intérieurs. Si la solution est reproduite entre 2022-2024, les sources de financement intérieur couvriraient 96% des besoins, dont 54% proviendraient des émissions des obligations du Trésor assimilables (OTA) à deux et trois ans ; 36% des OTA à cinq ans et 10% des bons du Trésor assimilables. Le financement extérieur ne représenterait que 4% des besoins.

Les autorités envisagent une deuxième solution qui priorise des financements concessionnels, afin d’atténuer la pression sur le marché régional des titres publics. Dans cette optique, la part de financements provenant de sources extérieures sera graduellement augmentée à 35% des besoins globaux en 2022, puis 40% en 2023 et 50% en 2024. Les autorités emprunteront uniquement auprès de créanciers extérieurs offrant des conditions concessionnelles comme le prévoit l’accord avec le FMI.

Une troisième solution recommande la rallonge les échéances des émissions de titres publics du Trésor. Elle vise à réduire graduellement la proportion des émissions des OTA à deux et trois ans à 45% en 2022, puis 40% en 2023 et 35% en 2024 au profit des OTA à cinq ans (35%, 40% et 45%), et en émettant pour la première fois des OTA à sept ans dès 2022. Les émissions des OTA à sept ans représenteront 10% du financement intérieur pour chaque année. Tandis que la quatrième solution mise sur un recours au financement sur le marché régional avec un allongement des échéances.

Le gouvernement a assuré que les solutions ont été élaborées avec l’aide de l’outil analytique standard de la Stratégie de la dette à moyen terme sous des hypothèses de scénario de taux d’intérêt et de taux de change. Cette politique permettrait d’atténuer les vulnérabilités identifiées du portefeuille public, notamment le risque de refinancement de la dette intérieure, le risque de taux d’intérêt de la dette extérieure et le risque de taux de change.

Il faut rappeler que le Congo s’est engagé, dans le cadre du programme avec le FMI, à recourir exclusivement aux financements extérieurs concessionnels, lorsqu’il serait justifié par la nature du projet à financer. « L’élaboration de la présente stratégie d’endettement public confirme une fois encore la volonté de la République du Congo de poursuivre l’adoption des bonnes pratiques internationales en matière de gestion de la dette publique », soutient le gouvernement.

Le volume total de la dette publique est estimé à près de 6 000 milliards FCFA avec des arriérés inclus, soit 96% du PIB, contre 98% en 2020, la norme communautaire Cémac étant de 70%. L’encours à la dette extérieure est évalué cette année à 2929,35 milliards FCFA, composée des emprunts contractés auprès des créanciers bilatéraux (47,57%), commerciaux (30,26%) et multilatéraux (22,17%).  La dette intérieure estimée à fin 2021 à 1 395,997 milliards FCFA est répartie entre des titres du marché (73,81%), d’emprunts directs de l’État envers le système bancaire local (26,19%) et de la Caisse nationale de sécurité sociale.

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
Le siège du ministère des Finances à Brazzaville/Adiac
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