La population de Beni, dans le Nord-Kivu, a vécu un cauchemar le 25 décembre, à la suite de l’attentat-suicide occasionné par l’explosion d’une bombe artisanale dans un restaurant bar, en plein centre-ville.
La scène est attribuée à un kamikaze qui s’est fait exploser, entraînant avec lui la mort de six personnes et une dizaine de blessés graves dont le bourgmestre de Rwenzori et le bourgmestre adjoint de Mulekera, apprend-on. A en croire le porte-parole du gouvernement provincial, les terroristes ADF seraient derrière cet attentat qui remet sur le tapis la sempiternelle question sécuritaire à l’est du pays. « Aux abois sur le plan opérationnel, les ADF ont actionné leurs cellules dormantes dans la ville de Beni et les agglomérations environnantes en vue de déclencher les actions contre les paisibles citoyens », a-t-il déclaré, tout en appelant la population à éviter les endroits trop fréquentés.
Cette situation, comme il fallait s’y attendre, a entraîné un élan de compassion à travers l’ensemble du territoire national. En tournée dans le Grand-Kasaï, le président de la République a présenté aux familles éprouvées ses condoléances tout en condamnant avec vigueur cet acte odieux. Il a promis de traquer et d’anéantir les auteurs de ces crimes qui ne resteront pas impunis. Entre temps, à Kinshasa, le Premier ministre Sama Lukonde a tenu, le 27 décembre, une réunion de crise ayant mis sur une même table des membres du gouvernement et des responsables des services de sécurité et de renseignements.
Le gouvernement a pris une série de mesures et annoncé que le dispositif sécuritaire a été renforcé. Le couvre-feu débute désormais à 19h 00 au lieu de 21h, des checkpoints vont se renforcer dans la ville de Beni. « Nous voulons également lancer à la population comme message de rester vigilante en cette période de fin d’année pour qu’ensemble, avec nos services de sécurité, nous puissions relever ce défi sécuritaire. Vigilance à tout moment, surtout le signalement dès qu’il y a un événement anormal, cela doit absolument être signalé (…) », a-t-il déclaré à la presse au sortir de cette réunion stratégique.
Sur place, les activités tendent à reprendre progressivement. Toutefois, la plupart de maisons de commerce sont restées fermées en dépit de l'appel du maire de la ville, le commissaire supérieur principal Narcisse Muteba Kashale, invitant la population à vaquer à ses occupations habituelles.