Après ses longs périples à l’étranger motivés par le souci de replacer la République démocratique du Congo sur orbite, dans le concert des nations, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi-Tshilombo, fort des acquis diplomatiques glanés à la suite de cette itinérance, a présentement son regard tourné vers le Congo profond.
Le déplacement du chef de l'Etat dans le Grand Kasaï procède de sa volonté de palper du doigt les réalités des vingt-six provinces afin de se forger une solide conviction en rapport avec les besoins que requiert leur développement. Lorsqu’on sait que l’espace Kasaï a beaucoup souffert de l’indifférence des régimes précédents, accumulant des années de stagnation, lesquelles ont annihilé tout effort de progrès et de croissance, la tournée du président de la République dans ce coin du pays était perçue, à juste titre, comme un motif d’espoir. L’enthousiasme, à la limite du délire, manifestée par la population de Mbuji Mayi à son arrivée, était à la mesure des attentes ainsi suscitées dans l'un des espaces géographiques du pays, si pas le seul, à n'avoir ni routes ni électricité, moins encore l'eau potable.
Fils du terroir, le garant de la nation était bien dans son élément lorsqu’il s’est adressé aux siens en tshiluba, tout en les assurant sur le renouveau qu’il entend imprimer dans cette partie du pays. Un retour aux sources, dirait-on, censé impulser, sous son leadership, le développement du Grand kasaï dans le cadre du Programme de développement des 145 territoires déjà annoncé par gouvernement. Le Grand Kasaï en sera naturellement bénéficiaire autant que le reste du pays avec la construction des écoles, des hôpitaux, des immeubles de l’État, des routes, etc.
Ce qui est sûr est que la tournée de Félix-Antoine Tshisekedi dans l’espace kasaï laissera des traces indélébiles pour autant qu’il est porteur des solutions aux problèmes qui gangrènent le social de la vie des autochtones. Aujourd’hui, grâce à sa clairvoyance, une solution partielle a pu être trouvée dans le conflit qui oppose, depuis des lustres, la société Anhui d'investissement minier (Sacim) à la Minière de Bakwanga (Miba). Après écoute des différentes parties, le chef de l’Etat a décidé de la mise en place urgente d'une commission paritaire afin de tirer un trait définitif sur ce conflit faisant suite à l'exploitation du site Kimberlytique appartenant à la Miba mais exploité par Sacim, en violation du Code minier, note une source au faîte du dossier.
L’homme-solution….
Au-delà du règlement de ce nébuleux dossier, la présence du président de la République sur le sol kasaïen est censée booster tous les projets de développement restés en suspens tels que la construction de 150 km de route devant relier Tshikapa à Kandjaji, à la frontière avec l'Angola, dans le cadre du projet de cent jours. Il y a aussi le projet de construction de la Centrale hydroélectrique de Katende censée relier l’espace Grand Kasaï. A cela s’ajoutent la réhabilitation de la voirie urbaine avec la latérite et plusieurs autres projets d’infrastructures dont l’aménagement de la route Batshiamba-Tshikapa, sans oublier le pont Loange en état d’abandon.
Sur le plan des infrastructures, Félix Tshisekedi a annoncé la construction d’un port ainsi que le démarrage des travaux de la route allant jusqu’à Kananga, mais aussi, la réhabilitation imminente de l’aéroport pour le désenclavement de la province. Dans la foulée, il a annoncé des consultations avec toutes les couches de la province afin de récolter leurs doléances. Et d’ajouter : « Bientôt, nous serons un peuple béni, nous serons enviés après la réalisation de grands projets de développement dès l’année prochaine ».
Des propos qui ont sonné tel un leitmotiv dans le chef des Kasaiens qui peuvent désormais croire à des lendemains meilleurs. Le chef de l’Etat n’a certainement pas la prétention de résoudre d’un trait tous les problèmes qui gangrènent l’espace Kasaï, mais a toutefois fixé le cap en se positionnant comme élément moteur du renouveau auquel aspirent dorénavant ses frères et sœurs de cette partie du pays. Ces derniers ont de bonnes raisons de promettre lui renouveler leurs suffrages en 2023 qui sera l’année de la concrétisation des promesses faites. « Je vous demande de me faire confiance, 2023 est une année de travail. Je ne vous ai jamais abandonnés et je ne vous abandonnerai jamais », a-t-il lâché.
Enfin, dans un espace kasaien marqué par une instabilité politique chronique sur fond de déstabilisation des institutions provinciales, Fékix-Antoine Tshisekedi ne pouvait que marteler sur la cohésion et l’unité nationale, tout en appelant ses compatriotes à se départir de tout comportement ou attitude frisant le tribalisme. Lui qui se reconnaît avant tout comme Congolais avec des origines qu’il ne peut renier a pêché l’amour du Congo avant de rappeler le caractère national de son pouvoir qui n’est pas seulement celui des Kasaïens, mais des Congolais de tout bord.