Les Immortelles chansons d’Afrique : « Bubote mona pele » de Mpassy Mermans

Vendredi, Décembre 31, 2021 - 10:36

Guitariste et auteur-compositeur, Mpassy Mermans a inscrit son nom dans le gotha musical africain qu’il a dominé avec plusieurs titres dont « Bubote mona pele », publié en 1983 en France sous la référence NM 58003.

Mpassy Mermans réalise, en 1983, son projet de sortir son album solo avec le concours du label de production et de distribution « Neva Music » dont le siège se trouvait au 58 de la rue Berlioz, à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville. Avec ce titre, le guitariste surfera sur la vague de la notoriété.

« Bubote mona pele » est un classique de la musique congolaise. Cette expression peut être comprise comme «  Le bien-être est difficile à percevoir ». C’est le constat fait par l’auteur sur cette terre où l'on est confronté à la méchanceté des hommes, leur ingratitude, leur incompréhension y compris  les souffrances dont on doit surmonter.

Si le refrain de cette chanson est chanté en langue Lari, les couplets, eux, sont en lingala : « Bubote mona pele Nzambi é, ntoto ntsi masumu mingui. Nzayi mona pele beto ba bulemvo bua yoka ». « Le bien-être est difficile à percevoir oh Dieu, la terre est remplie de péchés. La joie est difficile à sentir pour nous qui sommes humbles », dit le refrain. « Na lapi, nalapi Nzambe lelo yo nakoka lisusu te kosalisa baninga. Osala bolumu ndengue nini na mokili, bandima yo te, le monde est méchant ». « J’ai juré, j’ai juré oh Dieu à partir d’aujourd’hui que je ne pourrai plus aider les amis. Comment faire du bien dans ce monde lorsqu’on ne t’accepte pas, le monde est méchant ».

Le canevas rythmique de cette merveilleuse mélopée est tissé par la guitare solo de Passy Mermans, la guitare mi-solo de Boukaka Ansko, la guitare accompagnement de Michel Moumpala et la basse d’Alphonse Ntalou y compris la batterie exécutée par Ricky Siméon, la tumba assurée par Pouéla du Pool ainsi que la section cuivre composée de Houla Bruno, Frank, Paul et Sammy. Le solo vocal est effectué par Kosmos Mountouari et dans le chœur il y a Lambert Kabako, Tino Mwika, Pasi Jo et Pierre Mbema.

Dans ce morceau, Passy Mermans déploie son talent de guitariste solo. Lui qui naquit le 25 novembre 1942 à Madzia, dans le département du Pool, a considérablement participé à la naissance de la quatrième guitare (guitare mi-solo) dans la rumba congolaise et même en Afrique. En 1958, il crée son premier orchestre « Syncope Jazz » qui deviendra en 1960 « Mando Negro ». En juillet 1963, il intègre le légendaire orchestre Les Bantou de la capitale en même temps que Pamelo et Samba Mascott avec qui il a composé un duo générant des  sonorités purement fantastiques. En 1972, après le schisme des Bantous, il sera avec Nganga Edo et Bitsikou Théo pour la création des « Nzoy ». Après qu’il a créé l’orchestre Lissolo, Les Bantous Monuments, il reviendra dans Les Bantous de la capitale où il demeure jusqu’à ce jour le plus ancien de cet ensemble. 

 

Fréderic Mafina
Légendes et crédits photo : 
La pochette de l'album
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