La Convention des partis républicains (Copar), au cours d’une conférence de presse animée à Brazzaville, le 31 décembre 2021, a analysé le message du président de la République sur l’état de la nation et appelé à la convocation d’une concertation politique avant l’organisation des prochaines élections législatives et locales.
Selon les responsables de la Copar, plateforme des partis politiques de l’opposition, le gouvernement a créé depuis 2009 une sorte de tradition consistant à réunir l’ensemble des forces vives de la République autour d’une concertation politique. Le but étant d’accorder l’essentiel des violons avant la tenue des scrutins. Cette démarche a permis, d’après la Copar, à la jeune démocratie congolaise d’avancer dans l’amélioration du processus électoral avec de nombreuses avancées significatives.
« Les partis de la Copar y ont joué une partition substantielle et cela a empêché à notre démocratie de tomber dans des fortes contradictions susceptibles d’entamer la paix. Comme il reste des points d’amélioration en chantier, il est nécessaire, avant la tenue des échéances de 2022, que le gouvernement initie une concertation qui permettrait à l’ensemble des forces vives de s’accorder sur une bonne manière de s’y prendre cette fois-ci dans l’intérêt général », ont souligné les dirigeants de la Copar.
Le coordonnateur par intérim de cette plateforme, Chris Antoine Walembaud, a rappelé que le dialogue politique de Sibiti de 2015 avait acté le recensement biométrique et recommandé un découpage électoral global. A cela, s’ajoute le financement des campagnes électorales. « C’est le dialogue de Sibiti qui a balisé le système électoral congolais. Donc, chaque fois nous devons réviser cela pour faire le point et s’accorder sur les mécanismes de substitution. Donc, ce n’est pas une concertation de trop, les avantages de cette façon de faire sont visibles. Il faut que les gens se souviennent que la concertation politique de Sibiti avait recommandé le dialogue comme moyen essentiel pour résoudre les conflits post-électoraux », a-t-il appuyé.
Appelant les autres acteurs politiques à participer à la prochaine concertation, Chris Antoine Walembaud a précisé qu’il ne faut pas changer les règles du jeu pour éviter un saut dans l’inconnu.
Analysant le message du président de la République sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès, la Copar a indiqué qu'il revient au gouvernement la mission de mettre en pratique le projet de société du chef de l’Etat. Selon cette plateforme politique, il s'agit d une invitation au gouvernement à redoubler d’efforts pour trouver des solutions qui entravent le mieux vivre des Congolais. Le premier magistrat est revenu, a commenté le coordonnateur par intérim de la Copar, sur les mêmes choses. « Nous pensons qu’il s’adresse aux organes chargés d’éradiquer les antivaleurs. Constatant que les lignes ne bougent pas, le président de la République revient à l’assaut. Nous disons que la lutte contre les antivaleurs ressemble à une supercherie parce que les outils juridiques pour lutter contre ces maux existent. Le président considère que c’est peut-être du fait des faiblesses de la justice. C’est pourquoi il en appelle à la réforme de la justice. Il faut réprimer, engager la responsabilité des auteurs. Le président y est resté constant », a conclu Chris Antoine Walembaud, précisant qu’on ne peut pas lutter contre les antivaleurs lorsque le Parlement devient une chambre d’enregistrement.
Notons que la Copar est composée du Parti républicain libéral ; du Congrès pour la démocratie et la République ; du Mouvement pour la sauvegarde des intérêts et le salut ; du Congrès des démocrates africains et du Parti congolais écologiste et d’éthique.