Cédéao : sommet extraordinaire sur le Mali le 9 janvier

Lundi, Janvier 3, 2022 - 12:00

Sur fond de prorogation de la transition pour une durée de cinq ans au maximum, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) annonce la tenue d’un sommet extraordinaire sur le Mali le 9 janvier à Accra, au Ghana.

L’annonce a été faite par  le président de la Commission de la  Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou. « Un sommet extraordinaire sur le Mali se tiendra le dimanche 9 janvier 2022 à Accra, République du Ghana », a-t-il informé. Le ministre chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a invité  le médiateur à se rendre à Bamako le 5 janvier. La Commission de la Cédéao « prenait note » de la communication des autorités de la transition malienne d'un projet de chronogramme sur les élections futures, indique un communiqué transmis au président du Ghana, Nana Akufo-Addo, également président en exercice de la Cédéao. « La Commission de la Cédéao prend acte de la communication le 31 décembre 2021 d'un projet de chronogramme sur les élections, transmis vendredi par une délégation malienne conduite par le ministre des Affaires étrangères à son excellence Dankwa Akufo-Addo, président de la République du Ghana et président en exercice de la Cédéao », a déclaré le président de la Commission de l'organisation ouest africaine, Jean-Claude Kassi Brou.

Abdoulaye Diop a expliqué qu'il avait présenté à Nana Akufo Addo, président en exercice de la Cédéao, une prolongation de cinq ans de la transition, au plus, à compter du 1er janvier 2022, afin de réussir les meilleures conditions d'élections libres, transparentes, crédibles et acceptables par tous. « Cette démarche s'inscrit dans le cadre du respect que le président Assimi Goïta a pour l'organisation et pour l'ensemble des autres Etats membres, mais aussi pour pouvoir démontrer sa bonne foi et son ouverture au dialogue à la concertation pour pouvoir trouver des solutions », a indiqué le chef de la diplomatie malienne. Et d’ajouter : le colonel Assimi Goïta « a voulu que la voix des Maliens soit entendue et nous avons fidèlement apporté des résultats par rapport aux assises nationales de la refondation et par rapport à la durée de la transition pour faire en sorte que ceci soit la base d'un dialogue avec la Cédéao ». Des Assises nationales de refondation permettant de dégager plus de 500 recommandations touchant divers domaines, dont la durée de la transition, fixée sans trancher de six mois à cinq ans.

L’objectif est de permettre la réalisation de réformes institutionnelles structurantes avant la tenue des élections. Cette prolongation annonce un bras de fer avec certains partenaires internationaux, notamment la France, l’Union européenne et les Etats-Unis, ainsi que la Cédéao. La dissolution et l’insertion de toutes les milices au sein de l’armée régulière ont été suggérées, ainsi qu’une séparation réelle des pouvoirs et la dépolitisation de la justice, la réduction du nombre des partis politiques, l’élaboration d’une nouvelle Constitution avec un nombre réduit d’institutions, ou la mise en place d’un Sénat et d’une Cour des comptes, d’un organe unique indépendant de gestion des élections ou encore l’élaboration d’un mécanisme constitutionnel de destitution du président de la République en cas de forfaiture. Le président malien, le colonel Assimi Goïta, a noté  « un désir de changement des Maliens [qui] sous aucun prétexte ne saurait détourné ». Il s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations présentées. Il a invité les partis politiques et les groupes armés qui ont choisi de boycotter les assises «  à comprendre que la sauvegarde  » du pays « est un devoir qui s’impose à tous », et demandé  davantage le soutien de la Cédéao.

Noël Ndong
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