Trois entraîneurs de football ont été inculpés de « viol sur mineur, agressions sexuelles et mise en danger de la vie d'autrui », a annoncé le 30 décembre le procureur de la République de Libreville, une quinzaine de jours après des révélations dans la presse de cas de pédophilie dans le sport gabonais.
L'ancien sélectionneur de l'équipe nationale de football des moins de 17 ans, Patrick Assoumou Eyi, accusé d'agressions sexuelles présumées sur des centaines d'enfants, ainsi que deux entraîneurs de clubs, Orphée Mickala et Triphel Mabicka, « ont été déférés au parquet de la République ».
« L'enquête se poursuit et d'autres interpellations sont en cours », a ajouté le procureur de Libreville, André Patrick Roponat, lors d’un point de presse, citant l'arrestation il y a deux jours d'un entraîneur de taekwondo, Martin Avera, et confirmant que les investigations concernaient « tous les sports ».
« Le parquet a ouvert une information avant qu'ils ne soient inculpés par le juge d'instruction et placés en détention préventive, autrement dit sous mandat de dépôt », a précisé le procureur.
L'affaire a été révélée par le quotidien britannique The Guardian , le 16 décembre dernier. Le chef de l'État, Ali Bongo Ondimba, avait évoqué une affaire "très grave et inacceptable" et avait donné pour instruction "de saisir le ministre de la Justice pour l'ouverture d'une enquête judiciaire dans la communauté du football national pour des abus sexuels ayant été commis contre des enfants, garçons et filles", mais aussi "d'élargir l'enquête à toutes les fédérations sportives nationales" pour "éradiquer les potentiels prédateurs sexuels".