Le mandat des actuels parlementaires prendra fin au terme des prochaines élections législatives et locales. La plupart d’entre eux présentent un bilan assez mitigé.
Avec plus de quatorze mois d’arriérés des émoluments, la quatorzième législature aura été l’une des plus difficiles que le Congo a connues en 61 ans d’indépendance. Pendant les cinq ans de la législature, les députés n’ont pas reçu des véhicules de fonction. Toutes ces difficultés ne leur ont pas permis d’effectuer des descentes à la base à la fin de chaque session parlementaire comme le stipulent les textes régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale.
Alors que la majorité, sinon la quasi-totalité des élus, nourrit l’ambition de se représenter lors des futures échéances électorales. La question que l’on se pose est celle de savoir quel argument ces derniers devront faire valoir pour tenter de convaincre leurs futurs électeurs.
La troisième législature au niveau du Sénat n’est pas, elle aussi, épargnée par les effets des crises sanitaire, économique et financière qui frappent le Congo depuis quelques années. En effet, bien qu’élus au scrutin universel indirect, les sénateurs connaissent les mêmes problèmes que les députés. Outre le manque de moyens roulants liés à leur fonction, le montant des salaires impayés s’élevait à plus de neuf milliards FCFA au mois d’août 2021.
« Le gouvernement, par la voix de son Premier ministre, a pris acte de cela. Le tout lui revient pour apporter des solutions, au fur et à mesure. Il s’agit d’un droit pour les parlementaires, établi par le règlement intérieur qui a valeur de loi organique. Nous avons mis en place des commissions mixtes de travail regroupant les membres du gouvernement et des bureaux des deux chambres pour examiner le problème et parvenir à l’apurement », expliquait le ministre d’Etat, en charge des Relations avec le Parlement, Pierre Mabiala, à l’issue de la séance de travail entre le gouvernement et le Parlement le 17 août dernier.
A la réponse de la question du président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, sur le problème des véhicules des parlementaires, Pierre Mabiala, qui accompagnait le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, s’était voulu rassurant. « Dans ce dossier, nous sommes aussi sur la bonne voie parce que le gouvernement travaille sans relâche pour y apporter de solutions. Des avances conséquentes ont été dégagées, au courant du mois de septembre, il y aura encore un autre acompte et les députés auront leurs véhicules de fonction parlementaire », rassurait-t-il.
Elus au suffrage universel direct au même titre que les députés, les conseillers départementaux et municipaux traversent eux aussi une situation très difficile. Dans certaines assemblées locales, les arriérés de traitement sont estimés à plus de cinquante mois. De quoi inquiéter les élus locaux qui répartiront aux urnes à l’occasion des élections locales.
« Nous avons été élus pour faire des actions et avons donné des promesses à nos mandants, dans huit mois nous repartirons chez ces citoyens, qu’est-ce que nous allons leur dire ? Nous n’aurons pas des armes pour leur expliquer parce qu’ils ne nous comprendront pas », s’inquiétait le président du Conseil départemental et municipal de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, le 9 novembre dernier, lors d’une séance de travail entre les bureaux du Sénat et de la mairie de Brazzaville.
Face à ce tableau peu reluisant, les candidats aux futures élections législatives et locales devraient se préparer en conséquence pour affronter leurs potentiels électeurs.