Réponse de son Excellence M. Denis Sassou N’Guesso, président de la République du Congo, chef de l’Etat, au message de vœux du corps diplomatique, à l’occasion du Nouvel An 2022

Mardi, Janvier 4, 2022 - 17:45

·    Monsieur le doyen ;

 ·    Mesdames et messieurs les ambassadeurs ;

 ·    Mesdames et messieurs les représentants des organisations internationales et chefs de missions consulaires ;

  Je vous remercie très sincèrement pour les vœux aimables et chaleureux que vous avez formulés, en votre nom et au nom de l’ensemble du corps diplomatique, à l’égard du peuple congolais, de son gouvernement, de mon épouse, de ma famille et à mon endroit personnel.

 Veuillez accepter, en retour, monsieur le doyen, mes vœux de santé, de bonheur et de succès pour vous-même, pour l’ensemble du corps diplomatique, ici présent, et pour vos familles respectives. 

 Je formule également, mes vœux les plus sincères de bonheur et de prospérité aux chefs d’Etat et de gouvernement de vos pays et aux hauts responsables des organisations que vous représentez avec dignité, ici en République du Congo.          

·  Monsieur le doyen ;

 ·  Mesdames, messieurs ;

L’année 2021, tout comme l’année 2020 qui l’a précédée, s’est achevée dans un contexte international marqué par la persistance de la pandémie de covid-19, avec des conséquences désastreuses sur les économies des États.

 La découverte récente du variant Omicron a encore accentué les incertitudes sur la fin de cette pandémie et poussé certains pays à recourir à la fermeture temporaire de leurs frontières.

Nous nourrissons l’espoir que tous les vaccins actuellement disponibles sur le marché, et qui sont en train d’être administrés, avec une adhésion plus ou moins forte des populations cibles, permettront de lutter efficacement contre cette menace ainsi que les différents variants du virus-souche, responsable de cette maladie.

 Pour le bien-être de toute l’humanité, la Communauté internationale devrait accompagner l’Afrique, non seulement dans l’acquisition des vaccins, mais aussi pour leur fabrication sur le continent, sans que les autres pathologies qui sévissent encore en Afrique ne souffrent d’aucune indifférence de la part des scientifiques.

·  Monsieur le doyen ;

 ·  Mesdames, messieurs ;

Mise à part la covid-19, le monde fait également face à des situations sécuritaires et humanitaires très préoccupantes. 

Parmi ces défis, il y a cette lancinante crise migratoire qui pourrait devenir une véritable hécatombe pour la jeunesse africaine, en quête de bien-être.

 L’Afrique, particulièrement la région du Sahel, continue d’être le théâtre d’actes terroristes ignobles. L’Afrique continue de subir les affres de l’extrémisme violent perpétré par divers groupes armés.

 L’instabilité règne encore au Soudan, en République centrafricaine, à l’est de la République démocratique du Congo et en Ethiopie.

 Tous ces pays font face à de graves crises qui appellent, de la part de tous, des réponses concertées et coordonnées.

 Quant à la situation en Libye que vous avez évoquée à l’instant, elle suscite à nouveau de graves inquiétudes, après le report sine die de l’élection présidentielle, initialement prévue le 24 décembre 2021.

 Sur cette question et en ma qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine pour la Libye, je réitère mon engagement à poursuivre la mission qui m’a été confiée.

 Avec la même abnégation et le même dévouement, je ne ménagerai aucun effort pour que ce pays frère retrouve la paix et la stabilité.

C’est pourquoi j’invite, avec insistance, tous les candidats en lice pour l’élection présidentielle à privilégier l’intérêt supérieur du peuple libyen et à rechercher un consensus fort autour d’un calendrier électoral réaliste et crédible.

 Je ne vois guère d’autre voie de sortie de crise en dehors d’un processus électoral inclusif et transparent.

 Je ne vois guère de bonheur pour les enfants de ce pays si injustement meurtri sans une véritable réconciliation des cœurs.

 Travailler à la réconciliation nationale en Libye, telle est précisément la tâche à laquelle s'attèlent résolument l'Union africaine et son Comité de haut niveau sous notre autorité, ce, conformément à la feuille de route définie par la Conférence de Berlin sur la Libye.

 ·  Monsieur le doyen ;

·  Mesdames, messieurs ;

 Une autre menace, tout aussi grave pour notre planète commune, est le réchauffement climatique.

 Vous l’avez dit, j’ai d’ailleurs pris part, il y a deux mois, à la 26e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) organisée à Glasgow, au Royaume-Uni.

 Une fois encore, les efforts déployés par les uns et les autres dans la lutte contre ce phénomène ont été évalués.  

Une fois encore, les résultats ont été en deçà de toutes les attentes, malgré la volonté que les dirigeants du monde affichent à chacune de ces grandes rencontres.

 Je saisis l’opportunité de la rencontre de ce jour, pour réitérer mon appel, au nom de tous les pays de la Commission Climat du Bassin du Congo, en faveur du financement des projets du Fond bleu pour le Bassin du Congo.

 Comme nous le savons tous, cet instrument financier multilatéral intergouvernemental est au service de la survie de l’humanité entière.

 ·  Monsieur le doyen ;

 Vous avez évoqué la situation socio-économique de votre pays d’accueil, la République du Congo. A ce sujet, vos propos aimables sont de véritables  contributions au renforcement de la paix, de la stabilité et du processus de développement national déjà en marche. Nous vous en sommes très reconnaissants.

 Je voudrais vous assurer que, sur le plan économique, mon pays demeure optimiste. Nous sommes optimistes sur le soutien et l’accompagnement de nos principaux partenaires stratégiques que sont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Des réformes hardies ont été engagées dans différents secteurs, en vue d’améliorer la gouvernance économique dans notre pays. Nous continuerons de mener une croisade implacable contre la corruption et l’impunité.

C’est aussi pour cela que le gouvernement de la République, guidé par le Plan national de développement 2022-2026, va se focaliser sur la diversification de l’économie autour de l’agriculture, de l’industrie, des zones économiques spéciales, du tourisme et de l’économie numérique et sur la promotion des emplois-jeunes. Pour la mise en œuvre effective de ce Plan, mon pays compte sur les appuis multiformes des partenaires bilatéraux et multinationaux que vous représentez ici au Congo.

·  Monsieur le doyen ;

·  Mesdames, messieurs ;

 Permettez-moi, avant de terminer mon propos, de me réjouir, moi aussi, du bel exemple de coopération culturelle entre mon pays et la République démocratique du Congo, coopération grâce à laquelle « la rumba congolaise » est aujourd’hui inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

 Elle rejoint ainsi la rumba cubaine, inscrite en 2016, les tambours du Burundi plébiscités en 2014 et les polyphonies pygmées Aka de Centrafrique, consacrées en 2003.

 Sur ces notes musicales mémorables et intemporelles, je vous souhaite bonne et heureuse année 2022, à vous-mêmes, mesdames et messieurs les ambassadeurs, à vos pays et à vos peuples respectifs, aux gouvernements et organisations que vous représentez avec dignité dans ce pays qui est aussi le vôtre.

       Je vous remercie.

 

Les Dépêches de Brazzaville
Cérémonie des échanges des vœux entre le président et le corps diplomatique le 4 janvier au Palais du peuple. /Presse présidentielle
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