Libye : la communauté internationale opposée au changement de gouvernement

Mercredi, Janvier 5, 2022 - 11:15

La tentative de la Chambre des députés de Tobrouk de mettre en place un nouveau gouvernement avec un nouveau Premier ministre est rejetée par la communauté internationale qui plaide pour le statu quo.  

La volonté de la présidence du Parlement libyen de former un nouveau gouvernement pour succéder au gouvernement d’Union dirigé par Abdelhamid Dbeibeh a buté sur un rejet international conduit par la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. L’aile dominante dans la Chambre des députés, dirigée par le candidat à l’élection présidentielle, Aguila Salah, s’emploie à exploiter l’échec de l’organisation des élections, le 24 décembre dernier, pour retirer la confiance et la légitimité à Abdelhami Dbeibeh considéré comme l’un des principaux favoris au scrutin présidentiel. Plusieurs pays influents ne semblent pas favorables à ce scénario qui pourrait ouvrir la voie à une vacance du pouvoir, voire à un éventuel conflit armé. C’est ce qui expliquerait la publication d’un communiqué commun (Allemagne, Etats-Unis, France, Italie, Royaume-Uni), dans lequel ces pays occidentaux demandent aux autorités de « respecter les aspirations du peuple libyen à la tenue rapide d’élections en hâtant la détermination d’une date définitive de l’élection et en publiant, sans délai, la liste définitive des candidats à la présidentielle ».

Ces cinq pays mettent l’accent sur le fait que « le transfert du pouvoir de l’actuelle autorité exécutive provisoire (Conseil présidentiel et gouvernement d’Union) au nouveau pouvoir exécutif doit être opéré à l’issue de la proclamation des résultats des élections présidentielle et législatives immédiates ». Il s’agit là d’un rejet international  du changement du gouvernement d’Union, voire celui du Conseil présidentiel et aussi la tentative de la Chambre des députés de Tobrouk de mettre sur pied un nouveau gouvernement avec un nouveau chef.  Ces pays occidentaux maintiennent donc leur reconnaissance au gouvernement d’Union et ne reconnaitront pas un autre cabinet pouvant être proclamé unilatéralement par la Chambre des députés de Tobrouk, sans l’aval du Haut conseil d’Etat (législatif consultatif) basé à Tripoli. L’Egypte semble être le seul pays à soutenir un nouveau gouvernement alternatif à celui d’Abdelhami Dbeibeh.

Les positions internationales de soutien au maintien du gouvernement d’Union nationale jusqu’à l’élection de nouveaux président et Parlement ont été renforcées par la position affichée par la Turquie, qui a mis l’accent sur « l’impératif qu’il y a à éviter une vacance de pouvoir et de légalité en Libye, jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement à l’issue des élections », et la pression du quatuor ( Etats-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni) « pour éviter les conflits d’intérêts et renforcer le principe des chances équitables, les candidats qui occupent des postes officiels dans les institutions publiques se doivent de continuer à ne pas accomplir leurs fonctions jusqu’à la proclamation des élections ». Mais un mystère demeure : la date de l’élection. Le manque de confiance d’organiser des élections dans un temps court est toujours en vigueur, en dépit de la suggestion de la date du 24 janvier prochain.

Noël Ndong
Notification: 
Non