Film d’animation sorti en 2020 et produit par Aruka studio, avec le soutien financier de la Banque ouest africaine de développement, « Mofiala » est un court-métrage qui milite pour l’éducation de la jeune fille dans certains villages d’Afrique, encore en proie aux inégalités du genre.
« Pourquoi les dieux ne m’aiment pas ? », s’interrogeait Kudjo, le père de Mofiala, à sa naissance car désirant à tout prix avoir un garçon. « Ah mon ami, tout n’est pas perdu ! Tu pourras encore la marier à l’un des riches du village, ou à mon fils qui déjà fait fortune dans le commerce du manioc », répliqua son ami pour le consoler. Mais pour Ayélé, la mère de Mofiala, naître une fille n’était pas synonyme d’être un sexe faible et limité dans la vie.
Mofiala grandissait dans son village, la jeune fille forçait l’admiration de tous, tant par sa beauté que par son intelligence, sa sagesse et son courage. Rien d’étonnant, les mots prononcés sur elle par sa mère trouvaient leur accomplissement. « Bienvenue à toi ma petite reine. Tu marcheras là où jamais mes pieds ne se sont posés. Tu iras aussi loin que le vent. Tu réaliseras des merveilles dont je n’ai jamais rêvé. Tu seras Mofiala, une lumière pour ce monde et un cri d’espoir pour ton peuple… Je prononce sur ta vie que tu es là pour enrichir le monde », déclarait sa chère mère.
Quand la petite fille atteint l’âge d’aller à l’école, son père et sa mère semblent ne pas être sur la même longueur d’onde. L’un veut lui trouver un époux riche et l’autre veut la voir faire ses études et devenir une fierté pour sa patrie. A l’insu de son mari, Ayélé enverra sa fille étudier en ville puis à l’étranger. Ce, au prix d’une expulsion du village et d’un emprisonnement. Un sacrifice qu’elle n’a pas regretté car devenue grande et docteure en bactériologie, Mofiala sera celle qui sauvera son village d’une violente épidémie meurtrière.
En mettant en lumière l’inégalité de genre et la déscolarisation des jeunes filles au sein des villages, ce film togolais de 25 mn contribue en partie à briser les différentes traditions et restrictions sur le rôle et la place de la femme dans la société. Comme quoi, tout le monde est important et peut à un moment donné s’avérer indispensable. A côté de cela, ce film aborde d’autres sujets comme l’égoïsme, l’injustice, le mariage forcé, la corruption, la passivité de certaines autorités publiques face aux problèmes d’Etat, le sens du pardon et par-dessus tout l’amour. Un film instructif pour les parents à voir ensemble avec les enfants.
Ecrit et produit par Boris Kpadenou, la réalisation de Mofiala a bénéficié de l’apport d'Indy Missowou et Kenneth Equagoo à la musique originale ; Jean Paul Kouko, Arnaud Kogogny, Joseph Adjete, Emanuel Yemay, Corinne Laison, Fabio Agbi, Carine Atouguima, Chidi Ledragondor, Apollinaire Kalao et Guédon au niveau de l’animation ; Rico pour les effets spéciaux. Du côté des voix, on retrouve Sarah Boni (Mofiala), Théophile Winga, Kenneth Amazon, Doris Guinhouya, David Mawouto, Florent Banissa et Roda.