Somalie : les Etats-Unis appellent à la fin de l'escalade entre le président de la République et le Premier ministre

Jeudi, Janvier 6, 2022 - 11:09

La Somalie est dans une impasse politique pour la deuxième fois en un an depuis les dernières élections. Aussi, Washington exhorte les dirigeants de ce pays à mettre fin à l’escalade.  

Washington appelle le président de la République et le Premier ministre somaliens à des mesures visant à réduire les tensions, alors que les deux dirigeants ne s’entendent plus. La sous-secrétaire d'État américaine aux Affaires africaines, Molly Phee, a appelé le Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, à convoquer la Conférence nationale consultative (CNC) et à mener à bien des élections crédibles. « J'ai parlé hier avec le Premier ministre somalien, Mohamed  Hussein Roble, pour souligner notre soutien à ses efforts, en vue d'organiser une réunion du CNC afin de corriger les irrégularités électorales et de conclure rapidement des élections crédibles. Toutes les parties doivent arrêter les actions d'escalade et les forces de sécurité doivent rester neutres », a déclaré  Molly Phee dans un communiqué.

La primature somalienne est entrée dans une impasse après que le président de la République, Mohamed Abdullahi Mohamed, a publié un décret suspendant les pouvoirs du Premier ministre, suite à des allégations de corruption et d'abus de terres publiques. Une décision rejetée par Mohamed Hussein Roble, la qualifiant de  « tentative de coup d'État », affirmant être  la seule personne légalement responsable de toutes les institutions gouvernementales. Il a appelé les commandants militaires à l’obéissance alors que la lutte pour le pouvoir entre les deux hautes personnalités du pays ne connaît aucun répit. Mohamed Abdullahi Mohamed subit des pressions de la communauté internationale. Des candidats à la présidentielle de l'opposition ont exigé qu'il quitte ses fonctions  « le plus tôt possible » et l'ont accusé d'avoir organisé une « énorme » tentative de coup d'État.

Des accusations niées par le porte-parole de la présidence somalienne, Abdirashid Mohamed. Le seul coup d'État, dont le président peut être accusé, est un coup d'État contre la corruption, et « cela le distingue de ses concurrents », a -t-il affirmé.

La présidence somalienne a également accusé le Premier ministre d'avoir défié les ordres du président de la République, notamment de « n’avoir pas organisé d'élections, d’avoir causé des retards pendant plusieurs mois, perturbant l'équipe de mise en œuvre des élections et d’avoir réorganisé de manière irrégulière le comité des litiges, faisant dérailler le processus électoral ».

Noël Ndong
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