Partenariat : Paris plaide pour une refondation entre l'Afrique et l’UE

Mardi, Janvier 11, 2022 - 12:00

Dans l’optique du sommet Union européenne (UE) - Union africaine (UA) à Bruxelles, les 17 et 18 février, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE, une conférence internationale hybride sur la refonte du partenariat commercial entre l’Europe et l’Afrique a eu lieu à Paris. Le ministre français délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, a affirmé que son pays place la refondation du partenariat entre l'Afrique et l'Europe au cœur de ses priorités à la tête de sa présidence de l’UE.

Sous l’autorité du ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Franck Riester, une conférence internationale sous format hybride mêlant une présentielle à Paris et une visioconférence a été organisée, le 10 janvier, par la direction générale du Trésor pour le compte du Quai d’Orsay. Le thème a porté sur la refondation du partenariat entre l’UE et le continent africain en matière de commerce et d’investissement. « Nous voulons renforcer l’intégration des chaînes de valeurs entre l’Europe et l’Afrique et répondre à l’impératif de transition écologique de nos différentes économies », a déclaré Franck Riester.

Les échanges ont été axés sur l’état de lieux et les enjeux du partenariat économique UE-Afrique ; les perspectives de la mise en œuvre de l’accord post-Cotonou conclu avec l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique; les futures relations entre l’UE et l’Afrique en matière de commerce et d’investissement, en vue de mieux arrimer commercialement et financièrement l'Afrique au marché européen.

Les intervenants se sont penchés sur l’espace méditerranéen où ils ont relevé des liens existant avec l’UE dans certains secteurs, tels que l’automobile et l’aéronautique, et ont constaté une diminution de la part de l’UE dans les échanges entre 1999 et 2019. Concernant les relations commerciales avec l’Afrique subsaharienne, ils ont défini comme objectif, une meilleure intégration des exigences de développement durable dans les relations, notamment les ambitions de l’accord de Paris et du Pacte vert européen. Ils ont cité des initiatives sur le cacao durables prises déjà en charge  par l’UE, en partenariat avec la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun. « Il faut étendre aux pays d'Afrique subsaharienne des investissements » industriels européens (aéronautique ou automobile), dont bénéficient nombreux pays d'Afrique du Nord, indique encore le Quai d’Orsay. Autre axe d'intervention, l’importance d'associer les pays africains à la réorganisation des chaînes de valeur causées par la pandémie covid-19, des projets de production de vaccins (Afrique du Sud,  Sénégal et  Rwanda).

Il a également été question de l’approfondissement des Accords de partenariat économique,visant à  libéraliser les marchés tout en excluant parfois certains produits de la concurrence. A titre de rappel, a été évoqué le SPG (système des préférences généralisées), un mécanisme qui entend introduire la possibilité d’annuler ces préférences commerciales en cas d’atteinte grave à l’environnement.  Puis, les participants ont examiné le soutien de l’UE à la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf), entrée en vigueur le 1er janvier 2021 qui compte s’étendre sur une zone qui regroupe cinquante-cinq pays et compte 1,3 milliard de personnes. Entre 2014 et 2020, l'UE et ses Etats membres y ont consacré 74 millions d'euros. Cependant, beaucoup reste à faire pour un fonctionnement optimal de cette zone où le texte fondateur n'a été ratifié que par trente-quatre pays à ce jour. « Il nous faut accompagner l'Afrique dans la mise en oeuvre de la Zlécaf », indique-t-on au Quai d’Orsay.

Le Maroc plaide pour un nouveau partenariat « win-win »

 Un nouveau partenariat gagnant-gagnant entre l’UE et le continent africain, c’est ce qu’a réclamé le Maroc, au moment où la France prend pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’UE. Pour le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, « il est nécessaire de définir ensemble un pacte commercial et industriel commun ayant pour base les atouts de l’Europe en tant que  puissance industrielle renouvelée et innovante et l’Afrique qui offre des relais de compétitivité décarbonnée en termes de production, d’innovation et de services ». Mais, « pour réussir à décarboner, renforcer le tissu industriel, améliorer la compétitivité des entreprises africaines et créer des emplois de part et d’autre de la Méditerranée, nous devons construire un nouveau partenariat gagnant-gagnant », a-t-il estimé, ajoutant que « la coopération Nord-Sud-Sud se doit d'être plus ambitieuse ».

Pour conclure, le chef de la diplomatie française,  Jean-Yves Le Drian, a plaidé, dans son intervention, pour un « renouveau » des partenariats entre les deux continents, appelant à un « New Deal euro-africain ». Sous la présidence française de l'UE, Bruxelles va accueillir un sommet UE-UA les 17 et 18 février, qui réunira les dirigeants des vingt-sept ainsi que ceux des cinquante-cinq membres de l’UA, dont le travail s’articulerait autour de trois priorités : « un triptyque prospérité-sécurité-mobilité », a déclaré Jean-Yves Le Drian. L'objectif est de renforcer les relations commerciales et financières entre les deux continents.

Noël Ndong
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