Burkina Faso : l'UE demande le retour à l'ordre constitutionnel

Jeudi, Janvier 27, 2022 - 10:15

Le chef de la diplomatie européenne a averti, le 26 janvier à Bruxelles, que « si l'ordre constitutionnel n'est pas rétabli », cela aurait « des conséquences immédiates sur (le) partenariat avec le pays ».

La septième réunion entre les ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel et l’Union européenne (UE) devait se tenir le 26 janvier à Bruxelles, en Belgique. Mais en raison du coup d’Etat au Burkina Faso, la présidence du G5, actuellement exercée par le Tchad, a consulté ses partenaires et renoncé à tenir une session plénière. En revanche, chacun des quatre ministres présents, Abdoulaye Diop pour le Mali, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed pour la Mauritanie, Hassoumi Massoudou pour le Niger et Chérif Mahamat Zene pour le Tchad, s’est entretenu individuellement avec le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Les conversations ont tourné autour du Mali, du Burkina Faso et de Wagner.

Ces rencontres avec ses homologues du Sahel ont été pour le chef de la diplomatie européenne l’occasion de condamner l’arrestation du président burkinabè et de demander, au nom de l’UE, sa libération et le retour de l’ordre constitutionnel au Burkina Faso. Les Européens veulent continuer la coopération avec le Niger et la Mauritanie et soutiennent la transition tchadienne ainsi que l’ensemble de la région.

« L’Union européenne maintient son engagement au Sahel. Elle en est un partenaire fiable et de longue durée. Les populations ont des besoins urgents en termes de sécurité, d’aide humanitaire et de perspectives sociales et économiques. Les impatiences grandissent et tôt ou tard, ces fragilités nourrissent les mouvements terroristes que nous combattons tous et qui sont une menace pour tous», a-t-il insisté.

La relation avec le Mali est plus compliquée et l’UE a rappelé être prête à des sanctions individuelles contre ceux qui entravent la transition : elle demande rapidement un « calendrier électoral crédible ». Surtout, l’UE avertit que la présence des mercenaires russes de Wagner est incompatible avec son engagement au Mali.

Le MPP demande la libération de Kaboré

Réuni le 26 janvier au siège du parti à Ouagadougou, le bureau politique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti du président déchu, dénonce une remise en cause complète de toutes les dispositions institutionnelles de la République et de la démocratie farouchement acquises. Cette formation politique lance un appel à tous ses militants et sympathisants, à tous les démocrates, pour la recherche d’une solution à la situation que traverse le Burkina Faso.

Pour les responsables du parti, la démission de Roch Marc Christian Kaboré a été obtenue sous pression. Et ce coup d’État vient remettre en cause tous les acquis démocratiques depuis l’insurrection populaire de 2014.

« Il ne s'est pas levé lui-même librement pour dire "compte-tenu de tels et tels paramètres, je remets le pouvoir au peuple". Ce n'est pas une démission volontairement pensée, consentie, prononcée par l'intéressé, c'est une situation d'obligation, de contrainte, c'est un coup d'État classique pur et dur », proteste Clément Sawadogo, premier vice-président du MPP.

Les responsables du MPP exigent la mise en liberté, sans condition, du président déchu et celle d’éventuelles personnalités détenues. « Naturellement, un parti ne peut pas être d'accord avec cette situation et c'est pourquoi nous condamnons ce coup d'État et continuons d'exiger le retour à l'ordre constitutionnel normal. Parce que c'est quand même une démocratie chèrement acquise », soutiennent-ils.

Josiane Mambou Loukoula
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