L'aventure Äkä, "voices of forest" continue. Et pour la deuxième destination, c'est la ville d'Oyo, dans le département de la Cuvette, qui a eu le plaisir d'accueillir, le 26 janvier, le groupe musical autochtone Ndima et les artistes venus de France. Un rendez-vous qui a fortement réjoui la population de cette agglomération.
C’est toujours avec la même énergie et le même enthousiasme que le groupe musical autochtone Ndima, composé de cinq vocalistes-percussionnistes (Angélique Manongo, Emilie Koule, Nadège Ndzala, Gaston Motambo, Michel Kossi) et des artistes français Leïla Martial (voix, direction artistique) et Eric Pérez (voix, basse humaine) est monté sur scène à Oyo, dans le cadre de la tournée Äkä, "voices of forest". Ce spectacle constitue un véritable mélange d’héritage ancestral et d’audace musical mixte. Une forme d’énergie à la fois jazz et organique qui contraste avec des moments gais d’une extrême douceur.
Le répertoire déployé durant près d’1h 30 mn de prestation musicale se composait de plusieurs chants polyphoniques, tantôt aigus, tantôt bas. Des chants millénaires accompagnés des pas de danse captivants qui rappellent l’esprit de la forêt du Congo. « Nous avons pris le répertoire des Äkä et mélangé avec celui des Français pour pouvoir les exécuter ensemble sur scène, en vue de promouvoir le dialogue des cultures et des artistes de différents horizons. Néanmoins, il y a eu aussi des chansons que Ndima a exécutées seul et d'autres que les musiciens français ont exécutées seuls », a souligné Sorel Eta, directeur artistique et membre de Ndima.
Ainsi, le public a pu assister à un joyeux mélange de sons, de vibrations et d’expressions vocales. On retrouve, dans les cantiques interprétés sur scène par les artistes, différentes sortes d’émotions et de messages poignants partagés : la célébration; le sens de la communauté; la rage; l’espoir et le désespoir; la joie; la gratitude; la marginalité; la transmission; la connexion à l’environnement naturel, etc.
Au terme de la soirée, Gaston Yoka, président du Conseil municipal et maire d’Oyo, a félicité les artistes pour leur prestation ainsi que pour le choix fait sur sa ville, comme destination itinérante. Il souhaiterait, d’ailleurs, que Ndima et si possible les musiciens français repartent pour Oyo, moyennant une organisation commune. « Vous avez pu lire mon émotion ce soir, tout le long du spectacle qui nous a été offert. Ce brassage culturel hybride est une grande leçon donnée à la population du monde entier car ces images voyageront. Cette initiative est à encourager et d'autres promoteurs culturels devraient contribuer à cet élan », a-t-il souligné.
Dans cette même lancée, Daresh Mpassi, responsable de Canal Olympia Oyo où s’est déroulé le spectacle, s'est réjoui de recevoir le groupe Ndima et les musiciens français dans son espace. Un voyage musical à travers le temps qui l’a fait remémorer les ancêtres, grâce aux voix de la forêt du Congo incarnées par les artistes. Du côté de la population également, ce spectacle aura marqué les esprits. « Je suis très émue . Aujourd'hui, ce genre de spectacle se fait rare. Je souhaiterai que les artistes reviennent, car je suis restée sur ma faim, tellement je souhaitais suivre le spectacle jusqu'au lever du jour », a confié Marina Okombi, habitante d'Oyo.
« Merci beaucoup pour l'accueil des autorités et de la population, car sans elles nous n'aurions pu rien réaliser », s’est réjoui Sorel Eta, avant de jeter le cap vers Sembe, Komo et Enyelle où se poursuit la tournée Äkä, "voices of forest".