Finance : le patron de la BEI invite à plus d'investissements hors de l'UE

Lundi, Janvier 31, 2022 - 12:00

A Bruxelles, le président de la Banque européenne d'investissement (BEI) de l’Union européenne (UE), Werner Hoyer, a lancé la nouvelle branche de développement du prêteur. L’Afrique dans le viseur lors du sommet avec l'UE de février à Bruxelles. 

EIB Global  verra la banque basée au Luxembourg viser à augmenter ses trente bureaux désormais en dehors de l'UE, avec un premier pôle de développement lancé à Nairobi, au Kenya, en novembre dernier. Un groupe consultatif du conseil d'administration va voir le jour pour mieux connecter la banque aux priorités politiques de l'UE à Bruxelles, en Belgique. La branche développement fait partie de la réponse de la BEI aux instructions  des États de l'UE pour renforcer son impact sur le développement sans générer de coûts supplémentaires. Avec le 6e sommet des dirigeants de l'Union africaine et de l'UE à Bruxelles, la pression est forte pour que l'Europe présente un vaste programme d’investissement qui renforce son projet d’une nouvelle « alliance » avec l'Afrique.

« Je peux très bien imaginer que si nous pouvons montrer qu'EIB Global est un outil très efficace, cela peut alors être étendu », a déclaré le patron de la BEI, Werner Hoyer, convaincu de la nécessité d’un « bon considérable » dans les investissements en dehors de l’UE et que la BEI « serait en mesure de faire beaucoup plus », si ses actionnaires européens étaient d’accord.

Les investissements de la BEI en dehors du bloc sont passés de 10,2 milliards d'euros en 2020 à 8,14 milliards d'euros en 2021. Mais les financements en Afrique subsaharienne restaient stables - environ deux milliards d'euros par an -, mais en 2021 les défis liés aux droits de l'homme, aux finances publiques et à la covid-19 ont entraîné des retards et une réduction des signatures en Afrique du Nord. Il est également sceptique sur une éventuelle évolution de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement vers des prêts en Afrique subsaharienne. « Je doute parfois de la logique derrière cela pour être tout à fait honnête », a-t-il déclaré.

La BEI investit dans des projets qui soutiennent un développement économique durable (Action en faveur du climat, résilience économique, économies fragiles, sécurité alimentaire, soutien aux femmes et aux jeunes, intégration régionale), dans les pays d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et du Pacifique, ainsi que dans les pays et territoires d’outre-mer (ACP et PTOM). Elle travaille également avec ses partenaires afin de financer de grands projets d’infrastructures et des entreprises du secteur privé. Tous les projets de la BEI dans les pays ACP et les PTOM ont un point commun : ils visent à améliorer la qualité de vie et créer des possibilités d’emploi, en particulier pour les femmes et les jeunes. Une approche conforme au consensus européen pour le développement et aux objectifs de développement durable des Nations unies. La BEI gère également la Facilité d’investissement ACP, un fonds renouvelable mis en place dans le cadre du mandat Cotonou.

Noël Ndong
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