Alger -Paris : Abdelmadjid Tebboune invité au sommet UA-UE à Bruxelles

Lundi, Janvier 31, 2022 - 13:05

Le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu par téléphone avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, le 29 janvier. Ce dernier a été invité officiellement à prendre part au prochain sommet Afrique-Union européenne (UE)  convoqué du 17 au 18 février à Bruxelles, en Belgique. La France assure actuellement la présidence tournante de l’UE.

Les deux chefs d’Etat, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, se sont réjouis de la dynamique de leur relation bilatérale, notamment dans les domaines sécuritaires et économiques. L'échange a également porté sur la préparation du sommet Union africaine (UA) -UE qui aura lieu à Bruxelles, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE, ainsi que sur les enjeux régionaux de stabilité, en particulier la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Enfin, le président de la République est revenu sur ses dernières initiatives en France pour l'apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie. Il a dit se tenir disponible pour travailler sur ce sujet avec son homologue algérien, en particulier en ce qui concerne les recherches sur les disparus et l'entretien des cimetières européens en Algérie », indique un communiqué de l’Elysée.

Alger a rappelé le 2 octobre dernier son ambassadeur en France, après la diffusion par le quotidien Le Monde des propos attribués au président français, qui aurait estimé que l'Algérie s'est construite depuis son indépendance sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire » au pouvoir à Alger.

Abdelmadjid Tebboune avait jugé « très graves » les propos d’Emmanuel Macron. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », avait-il affirmé lors d’un entretien accordé au magazine allemand Der Spiegel. La tension diplomatique avait ensuite atteint son paroxysme, au point que le chef de l’Etat algérien avait décliné une invitation d’Emmanuel Macron pour prendre part à la conférence internationale sur la Libye, tenue à Paris. Alger avait également décidé d’interdire le survol de son territoire aux avions militaires français en partance pour le Mali, dans le cadre de l’opération « Barkhane ».  

Le 26 janvier, Emmanuel Macron avait exprimé la « reconnaissance » de la France envers les rapatriés d'Algérie et adressé un geste fort aux pieds-noirs en reconnaissant deux « massacres » qui se sont produits après la signature des accords d'Evian du 19 mars 1962. Il a qualifié d' « impardonnable pour la République » la fusillade de la rue d'Isly, à Alger. 

Pour rappel, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ne se sont pas parlé directement, depuis octobre 2021. Le dégel des relations entre l’Algérie et la France n’est intervenu qu’en décembre, lorsque le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu, dans le cadre d’une visite surprise, à Alger où il s'est entretenu avec le président algérien. Quelques jours après, Alger a autorisé le retour de son ambassadeur à Paris.

Noël Ndong
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