Guinée-Bissau : la communauté internationale condamne la tentative de coup d'Etat

Mercredi, Février 2, 2022 - 11:30

La communauté internationale a condamné la tentative de coup d’Etat du 1er février à Bissau. Après de longs moments de confusion, « la situation est sous-contrôle », a déclaré le président Umaro Sissoco Embalo.

Des soldats ont encerclé le bâtiment où se tenait une réunion avec le président Umaro Sissoco Embaló, le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam et les membres du gouvernement. Des hommes armés ont ouvert le feu sur le palais présidentiel de la capitale, Bissau. Selon les témoins, les militaires et les policiers se sont rendus sur les lieux où les hommes armés tiraient. Des soldats patrouillent dans les rues de Bissau à bord de véhicules militaires et un certain calme est revenu. Les écoles et les bureaux ont fermé par précaution et l'armée a été déployée autour d'un certain nombre de bâtiments gouvernementaux. Les membres du gouvernement ont été libérés. Des rapports font état d'une tentative de coup d'État. Ces événements ont lieu dans une atmosphère de « discorde » provoquée par le remaniement ministériel la semaine dernière.

Umaro Sissoco Embalo s'est présenté devant la presse le soir du 1er février, entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice. Il a remercié les forces de défense et de sécurité du pays d’avoir déjoué le coup d’État qui constitue une « atteinte à la démocratie », expliquant « un acte préparé et organisé », attribuant la destabilisation du pays aux « décisions (qu’il a) prises, notamment la lutte contre le narcotrafic et la corruption », sans désigner les auteurs. « Les assaillants auraient pu me parler avant ces événements sanglants ayant fait plusieurs blessés graves et des morts », a regretté le chef de l’État, sans chiffrer le nombre. « Je vais bien Alhamdouilillah (Dieu merci), la situation est sous contrôle. J’étais en plein Conseil des ministres avec tous les membres de gouvernement, y compris le Premier ministre, quand on a été attaqué par l’armement lourd (….) », a écrit le chef de l’Etat sur son compte twitter.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest  qui va tenir une réunion, le 3 février à Accra (Ghana), sur le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, a condamné la « tentative de coup d'État », et a demandé aux militaires de « retourner dans leurs casernes », dans un communiqué. L'Union africaine (UA) s'est également dit très inquiète de la « tentative de coup d'État ». La Communauté des pays de langue portugaise a aussi condamné « avec véhémence la tentative de coup de force », indique le ministère angolais des Relations extérieures qui préside actuellement l’organisation. Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, « suit avec grande inquiétude la situation, marquée par une tentative de coup d'État contre le gouvernement du pays », peut-on lire dans un communiqué de l'UA. Le secrétaire général de l'ONU a réclamé dans un communiqué « l'arrêt immédiat » des combats et « le plein respect des institutions démocratiques du pays ».

La Guinée-Bissau est un pays d’Afrique de l’Ouest à l’histoire politique troublée. Ancienne colonie portugaise d'environ deux millions d'habitants frontalière du Sénégal et de la Guinée, la Guinée-Bissau est abonnée aux coups de force politique. Depuis son indépendance en 1974 après une longue guerre de libération, elle a connu quatre putschs dont le dernier remonte à 2012, seize tentatives de coups d'État et une valse des gouvernements. L’Afrique de l’Ouest a été marquée ces derniers mois par des renversements de régime par des putschistes.

Noël Ndong
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