Sahel : Florence Parly à Niamey pour discuter de l’avenir du dispositif Barkhane

Jeudi, Février 3, 2022 - 14:30

La ministre française des Armées est en visite au Niger au sujet de l’évolution du dispositif français au Sahel, dans un contexte d’extrême tension avec le Mali. Le coup d’État au Burkina Faso, le coup de force en Guinée-Bissau et les tensions diplomatiques qui agitent la France et le Mali seront également au cœur des discussions.

Pour une visite de 48h, Florence Parly va rencontrer le président du Niger, Mohamed Bazoum, pour échanger sur « l’évolution » de l’opération Barkhane, un dispositif militaire français au Sahel pour la lutte contre le terrorisme (jihadisme). Face au péril jihadiste dans la région du Sahel, la ministre va assurer les autorités du pays du « soutien infaillible de la France », indique un communiqué de la Grande muette. Sans plus de détails,  on apprend que « les échanges porteront également  sur les récentes évolutions politico-sécuritaires au Sahel et en Afrique de l’ouest et sur les modalités de l’évolution du dispositif Barkhane ». Florence Parly s’entretiendra également avec son homologue nigérien, Alkassoum Indattou.

La visite de la ministre fait suite à celle du chef de la diplomatie nigérienne, Hassoumi Massoudou, le 27 janvier, et à l’escalade des tensions entre Paris et Bamako. « Une réévalution » de la présence de la Task force Takuba - une force européenne antijihadiste au Sahel-, initiée par la France, est annoncée au Mali.

Plus récemment, le renvoi du Mali du contingent militaire danois, présent au sein du groupement européen Takuba, a provoqué à nouveau une crise. Cette action de la junte met en péril ce groupement de forces spéciales, initié par la France et censé illustrer la coopération militaire européenne. Elle a été qualifiée d’ « irresponsable » par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.  Mais la France a réaffirmé sa volonté de poursuivre son engagement dans la lutte antijihadiste au Sahel et d'étendre son soutien aux pays voisins du golfe de Guinée, également menacés par la poussée jihadiste. Le ministère des Armées souligne : « La France reste engagée dans la lutte contre les groupes armés terroristes, aux côtés des forces sahéliennes, en étroite coordination avec ses alliés européen et américain qui participent à la force Barkhane et lui apportent un soutien précieux ».

Par ailleurs, la secrétaire d'État allemande aux Affaires étrangères, Katja Keul, se rendra de son côté à Bamako, au Mali, pour rencontrer des représentants du gouvernement malien. L'armée allemande compte quelque 1 500 soldats dans le pays. « Nous sommes en étroite concertation avec nos partenaires internationaux et l'Union européenne, notamment la France, sur la manière dont nous allons poursuivre notre engagement sur le terrain », a souligné la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.

Le Premier ministre français, Jean Castex, a annoncé un débat au Parlement sur l’engagement de la France au Mali. Car, « ce n’est pas simplement un problème franco-malien, c’est un problème du Mali dans la lutte contre le terrorisme international », a affirmé le Premier ministre. En réaction à l'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali, Joël Meyer, le chargé d'affaires malien à Paris a été convoqué au Quai d'Orsay. Le Mali n'a plus d'ambassadeur en France depuis deux ans. Ce dernier a été expulsé par Paris. L'arrivée des forces russes  et les influences grandissantes de la Russie, de la Chine, de la Turquie... obligent Paris à réinventer sa politique africaine. Le sommet Union africaine-Union européenne (UE), des 17 et 18 février, à Bruxelles, sous la présidence française du Conseil de l'UE, se déroulera donc sans le Mali. Au vu de tous ces éléments, une longue et utile réflexion doit être menée pour un logiciel plus adapté aux relations entre la France et l'Afrique au 21e siècle.  

Noël Ndong
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