En froid avec Washington, les présidents chinois et russe ont jugé l'influence américaine négative pour la paix, juste avant de célébrer l'unité mondiale aux Jeux olympiques de Pékin.
La rencontre des présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine intervient dans un contexte de tensions avec les Occidentaux autour de l'Ukraine et d'un boycott diplomatique des Jeux Olympiques d'hiver de Pékin, à l'initiative des Etats-Unis. Les deux alliés ne s'étaient pas vus en tête-à-tête depuis le début de la pandémie. Et cette rencontre était pour Xi Jinping sa première avec un dirigeant étranger depuis près de deux ans.
A l'issue de leur entretien dans une résidence d'Etat de Pékin, la Chine et la Russie ont publié une déclaration commune pour dénoncer l'influence américaine et le rôle des alliances militaires occidentales en Europe comme en Asie, les jugeant déstabilisatrices. Dans le viseur : l'administration du président américain, Joe Biden, qui a entrepris de resserrer les rangs des alliés occidentaux après les divisions de l'ère Trump.
Evoquant "une approche de guerre froide", les deux pays se disent "opposés à tout élargissement futur de l'Otan" et dénoncent "l'influence négative pour la paix et la stabilité" des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique.
L'an dernier, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, avait plaidé pour une adaptation de l'Alliance face aux nombreux défis posés par Pékin. L'Otan est également pour la Russie au centre de la crise en Ukraine. Les Occidentaux dénoncent les quelque 100 000 militaires russes déployés depuis des semaines à la frontière de son voisin pro-occidental. Moscou dément toute volonté d'invasion et affirme vouloir seulement garantir sa sécurité, alors que Washington prévoit d'envoyer 3 000 militaires en renfort en Europe de l'Est. Pour sa sécurité, la Russie exige notamment que l'Otan s'engage à refuser une adhésion de l'Ukraine, une demande que rejettent les Occidentaux. Pékin et Moscou se disent, par ailleurs, préoccupés par la création en 2021 de l'alliance militaire des Etats-Unis avec le Royaume-Uni et l'Australie (Aukus).
Lors de son entretien avec Xi Jinping, le président russe a salué les relations d'une qualité "sans précédent" de son pays avec la Chine, selon des propos retransmis à la télévision russe. Un "exemple de relation digne, où chacun aide et soutient l'autre dans son développement", a-t-il estimé. La rencontre va permettre "d'injecter plus de vitalité" entre les deux pays, a souligné le président chinois, cité par l'agence Chine nouvelle.
Vladimir Poutine a évoqué le 4 février la préparation d'un nouveau contrat de fourniture de dix milliards de m3 de gaz naturel à la Chine en provenance de l'extrême-orient russe.