Durant vingt jours, le Congolais Fann Attiki, auteur du livre " Cave 72 ’’ partagera son expérience avec la jeunesse kinoise pour l'aider à mieux connaître le dynamisme de la scène littéraire et aussi éveiller en elle une vocation.
Lauréat du prix Voix d’Afrique 2021, Fann Attiki, avec son livre ‘’Cave 72’’ publié chez Lattes, plongera les lecteurs au cours de la fête du livre de Kinshasa dans l’univers de trois jeunes Congolais, Verdess, Fernand et Didi, qui se retrouvent chaque jour à la cave 72, un bar mythique de Brazzaville, autour d’un verre de bière, leur quotidien rythmé par les tracasseries administratives, les aléas de la politique et les difficultés sociales du Congo.
Un jour, le secrétaire au Conseil national de sécurité du pays désigne ces trois innocents comme coupables d’un complot visant l’Etat et le président. Pris dans la masse de ce complot, Verdrass, Fernand et Didi se révoltent du pouvoir, bravent l’armée et espèrent des meilleurs lendemains. Les trois jeunes deviennent des héros.
Dans un discours multilinguistique, qui mêle le français au lingala, au kituba ou encore au lari, Fann Attiki Mampouya nous emmène à la croisée du roman policier, avec un meurtre à la clé; du roman politique, avec les coulisses peu reluisantes du pouvoir; et du roman satirique, avec un ton humoriste.
Dans ce livre, des jeunes Congolais refont le monde et pointent les failles du système à travers les thèmes abordés: corruption, machination, désillusion d’une partie de la jeunesse.
La fête du livre de Kinshasa qui se poursuit jusqu’au 20 février, organisée sur le thème ‘’Littérature jeunesse’’, est l’un des grands rendez-vous littéraires dans cette ville qui met en exergue la richesse de la littérature et sert de cadre d’échanges entre auteurs et le public.
L' événement de haute portée littéraire, avec de multiples festivités, est organisé par le pôle Eunic-RDC, mis en œuvre par l’Institut français de Kinshasa. « Nous pensons que cette jeunesse a besoin de se nourrir, de connaître ses auteurs, le dynamisme de la scène littéraire congolaise et du monde. Elle a aussi besoin des outils pour travailler et peut-être éveiller une vocation en elle. Je pense que nous avons le devoir d’accompagner cette jeunesse qui est l’avenir de la République démocratique du Congo (RDC) et du monde, comme c’est le cas dans beaucoup de pays », a expliqué Elodie Chabert, déléguée directrice de l’Institut français de Kinshasa.
Cette édition se déroulera respectivement à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi, Kananga, Goma et à Bukavu. Des tables rondes, des rencontres face à face écrivains-public, des séances de dédicaces des présentations d’ouvrages, des formations, des ateliers de modération et des conférences-débats y sont prévus.
Durant ces vingt jours, des auteurs, critiques littéraires, auteurs de la littérature jeunesse, journalistes, modérateurs de rencontres, bédéistes, slameurs nationaux et internationaux échangeront sur les thèmes retenus pour le développement du secteur littéraire en RDC.
« Je crois que c’est l’étendue des activités qu’on aura à destination de la jeunesse, le nombre d’écoles qui seront touchées à Kinshasa et dans le reste du pays. C’est aussi le nombre d’auteurs qui sont invités, à la fois Congolais et les éditeurs internationaux qui travaillent sur le roman, de la bande dessinée, des documentaires destinés à la jeunesse et, tout cela pour montrer la grande diversité de la littérature destinée aux jeunes et à quel point elle peut être enrichissante pour l’image, pour la connaissance, pour la vie de tous les jours », a renchéri Elodie Chabert.
Cette édition réunit des auteurs de différents pays dont Fann Attiki (Congo), Matilde Walton (France), Dominique Mwankimi (RDC – Royaume-Uni), Cécile Benoist (France), Fiston Mujila (RDC – Autriche), Véronique Todjo (Côte d’Ivoire), Irène le Roy Laduria (France), Micro Mega, Jephte Mbangala, Do Nsoseme, Chritian Gombo, Peter Komondua (RDC), Isabelle Pehourticq (France), Max Lobe (Suisse), Ngianbeti (Cameroun).