Depuis le début de la pandémie de covid-19, le secteur culturel et créatif fait face à de nombreuses difficultés. Dans des pays en développement, tel au Congo, la pandémie a contribué à accentué les difficultés préexistantes à la pandémie, telles la vulnérabilité des artistes et des professionnels culturels, ainsi que le développement du secteur. Le nouveau rapport de l’Unesco invite les Etats à repenser leurs politiques pour relever cette industrie.
Dans son tout nouveau rapport intitulé « Re|penser les politiques en faveur de la créativité : la culture, un bien public mondial », l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) souligne l’urgence de réduire les vulnérabilités du secteur culturel, exposées et renforcées avec la pandémie de covid-19.
En effet, la collecte et l’analyse de données réalisées pour la troisième édition de ce rapport ont débuté fin 2019, période durant laquelle la pandémie se découvre et commence à se propager rapidement. Dans les pays où des données existent, les revenus des industries culturelles et créatives ont diminué de 20 % à 40 % en 2020, et ces dernières ont généralement été plus affectées que leur économie nationale, subissant des dommages plus importants que lors de n’importe quelle crise antérieure (BOP Consulting, 2021).
Au Congo, par exemple, la covid-19 a engendré plusieurs conséquences : l’effondrement des revenus avec l’annulation et la restriction de la tenue des événements grand-public, la perte des emplois, la baisse des financements publics-privés, l’accroissement de la précarité des artistes et des professionnels de la culture, etc. Néanmoins, cette crise sanitaire a également démontré à quel point les écosystèmes culturels et créatifs demeurent un maillon important dans la vie de la population.
Plusieurs fois, la culture a aidé à maintenir les liens, à garder espoir et à faire preuve de résilience. Et pour l’Unesco, il s’agit sans doute de signes qui rappellent à tous combien la culture fait partie des biens publics mondiaux et comporte de profondes implications aux niveaux local, national et international.
Ainsi, aux situations inédites des mesures inédites. Pour tous les pays du monde, il s’agit dès à présent de s’engager à réaffirmer leurs actions en faveur de la coopération culturelle internationale et de l’ouverture à des expressions culturelles diverses, en vue de parcourir un tout nouveau chemin. « En incorporant les nouvelles données disponibles et en élargissant la réflexion à la lumière de la pandémie de covid-19, il est urgent d’atténuer les vulnérabilités du secteur culturel, exposées et renforcées par cette crise, mais aussi de tirer partie de sa force et de sa position unique pour contribuer aux Objectifs de développement durable fixés par la communauté mondiale pour 2030 », a fait savoir l’Unesco dans son nouveau rapport.
Cet appel lancé par l’Unesco est sans nul doute à prendre urgemment en compte par les pays en voie de développement, car la crise économique causée par la covid-19, couplée à son impact sur l’emploi culturel, risque d’entraîner la fuite des talents de ces pays vers d’autres territoires. Il est donc indispensable, comme le stipule l’Unesco, de promouvoir des conditions économiques et sociales décentes de développement professionnel dans les secteurs culturels et créatifs pour mieux reconstruire cette industrie.
Entre autres recommandations, ce rapport appelle les gouvernements à assurer aux artistes et aux professionnels de la culture une protection économique et sociale similaire à celle, dont bénéficient les travailleurs de nombreux autres secteurs. Il exhorte également de renforcer les compétences numériques ainsi que de penser de meilleures approches de promotion et de gestion culturelle.