De retour d’un voyage dans le Tigré, l’Amhara et l’Afar, la secrétaire générale adjointe de l'Organisation des Nations unies (ONU), Amina Mohammed, a dénoncé, le 11 février, « les horreurs inimaginables » infligées aux femmes et a réclamé justice.
« Les femmes éthiopiennes, au sens large, ont été touchées d'une manière inimaginable et dans vos pires cauchemars, vous ne pouvez pas imaginer ce qui est arrivé aux femmes en Éthiopie », a dit la n° 2 de l'ONU lors d'une conférence de presse, en indiquant aussi avoir vu au cours de son séjour des victimes de la famine.
« Pour ces horreurs alimentées par la guerre, tout le monde est à blâmer, et au 21e siècle, il est inadmissible qu'un être humain puisse infliger de telles souffrances à un autre », a souligné Amina Mohammed, en évoquant notamment le sort d'une jeune femme violée sous les yeux de son fils de 3 ou 4 ans et désormais rejetée par son mari, sa famille et la société.
« Justice doit être rendue et les responsabilités doivent être établies », a estimé la responsable de l’ONU, sans autre précision sur la manière dont les mises en cause pourraient être exercées, que ce soit en Éthiopie ou par l'entremise d'un mécanisme international.
Le conflit qui oppose depuis novembre 2020 les forces gouvernementales éthiopiennes aux rebelles du Tigré a fait des milliers de morts et s'est accompagné d'exactions. Il a conduit, selon l'ONU, des centaines de milliers de personnes en situation de famine.
Le 10 février, les Nations unies ont annoncé devoir réduire drastiquement leurs opérations humanitaires dans la région, du fait de pénuries de carburant et de liquidités.