La République démocratique du Congo (RDC) est en passe d’être confirmée membre à part entière de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE). L’heure est aux derniers réglages pour consacrer le dénouement d’un processus d’adhésion mené de longue date.
Avant la fin de ce mois de février, sera convoqué un sommet extraordinaire des Etats membres de la CAE pour endosser la décision prise au niveau de toutes ses instances, en vue de rendre effective l’adhésion de la RDC à ce bloc commercial et économique, l'un des mieux intégrés du continent. A partir de ce moment-là, le pays aura douze mois pour introduire les instruments requis auprès du secrétariat de la CAE, avec l’accompagnement du Parlement, en vue de la ratification du Traité régissant cette organisation sous-régionale. Soumise à une procédure rigide, la demande d’admission de la RDC fut examinée de fond en comble avec, en prime, la vérification de son aptitude à intégrer l’organisation. L'équipe de vérification avait examiné, entre autres, sa situation actuelle en droit international et avait établi le niveau de conformité du pays aux critères d'admission de nouveaux membres tels que prévus dans le Traité de la CAE.
C’est finalement la 44e réunion extraordinaire du Conseil des ministres de la CAE, tenue le 22 novembre dernier à Arusha, en Tanzanie, qui aura donné un sérieux coup de pouce à la requête de la RDC d’adhérer à cette organisation économique sous-régionale. L'admission de ce pays dans ce bloc régional a été approuvée le 8 février dernier, à la suite des négociations tenues entre la CAE et la RDC du 15 au 24 janvier à Nairobi, au Kenya.
Le choix de la raison…
De quoi devoir une fière chandelle au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui avait fixé l’intégration de la RDC dans la CAE comme l’un des objectifs de sa mandature. Son passage à la présidence de l'Union africaine l'a davantage conforté dans l'idée d'associer son pays à un espace économique régional dynamique.
Dès le début de juin 2019, Kinshasa avait exprimé, par son truchement, dans une lettre à Paul Kagamé, alors président en exercice du Sommet des chefs d’État du CAE, sa volonté de devenir le septième État membre de cette organisation sous-régionale composée du Kenya, de l'Ouganda, de la Tanzanie, du Rwanda, du Burundi et du Sud-Soudan. Le potentiel économique de la sous-région sera élargi du fait de l’entrée de la RDC avec, à la clé, un avantage de plus à tirer en termes de marchés et des ressources. Ce qui ouvrira davantage le pays au commerce avec les États membres de cette communauté, considérée comme l'une des plus prospères en Afrique.
Actuellement, la RDC représente environ 6% des exportations totales des pays de la CAE. Cette dernière permet, par ailleurs, le libre-échange entre les États membres de la Communauté de développement d'Afrique australe et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe, deux organisations dont fait déjà partie la RDC. Ce pays devrait, en outre, bénéficier de la réduction des tarifs douaniers pour les marchandises réceptionnées dans les ports de Mombassa (Kenya) et de Dar es-Salaam (Tanzanie).
A tout prendre, cette adhésion de la RDC à la CAE peut être perçue, à juste titre, comme une contribution substantielle de cette organisation sous-régionale à la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine qui prend appui sur les organisations sous-régionales.