Situé derrière le Centre national de radio et télévision, le quartier Nkombo Matari II, communément appelé Saint-Denis, créé en 2002-2003, est actuellement codirigé par des administrateurs-maires des arrondissements 7, Mfilou, et 9, Djiri, à travers leurs services déconcentrés. Ce qui rend perplexes les administrés qui ne savent plus à quelle entité administrative s’adresser.
Qui dirige actuellement le quartier Saint-Denis, situé à l’ouest de Brazzaville ? La question mérite d’être posée d’autant plus que ce nouveau quartier de la ville capitale s’apparente désormais à un serpent à deux têtes. En effet, chaque zone ou bloc est dirigé par deux chefs dont un nommé par Djiri et l’autre par Mfilou. Une situation difficile à expliquer dans un quartier où les habitants sont exposés aux actes d’expulsions perpétrés par les propriétaires terriens que l’Etat avait qualifié de « véreux » à partir de 2010 puisque ne remplissant pas les conditions exigées par la loi.
Jadis appartenant à Mfilou, le septième arrondissement, le quartier Saint-Denis avait été rattaché, d’après certaines sources, à l’arrondissement 9 Djiri, suite à sa création en 2011. Après l’avoir annexé au quartier 903 Matari, la mairie de Djiri avait procédé à la désignation des chefs de zone et de bloc en 2014.
Selon une source proche du dossier, Mfilou qui a donné naissance à une partie de Djiri a repris son territoire, se conformant à la loi n°9-2011 du 17 mai 2011, portant création de l’arrondissement n°8 Madibou et de l’arrondissement n°9 Djiri, adoptée par le Parlement et promulguée la même année par le président de la République. Cette loi stipule, entre autres, que l’arrondissement 9 se limite à l’ouest en remontant le cours de la Tsiémé jusqu’à sa source.
Ainsi, fort aujourd’hui de son peuplement, Saint-Denis, qui comptait plus de cinq mille habitants en 2019, est l’objet d’un litige frontalier opposant Djiri à Mfilou. Le conflit concerne les zones 10, 11 et 12 de ce quartier. A en croire des témoignages des habitants de Saint-Denis, la mairie de Mfilou a nommé, depuis le 25 mai 2019, les responsables des zones et blocs concernés. Mais, Djiri a confirmé depuis avril de la même année les gens qu’elle avait nommés en 2014.
Théâtre des conflits fonciers entre occupants illégaux et propriétaires terriens, ce quartier avait alors pour défis les voies d’accès pour faciliter la circulation des biens et des personnes, le lotissement, l’eau et l’électricité. Aujourd’hui, un autre problème vient de s’ajouter : l’imbroglio autour de sa gestion. Ceci à quelques mois de la tenue des élections législatives et locales où il pourrait se poser le problème du recensement des habitants qui ne savent pas exactement de quel arrondissement dépendent-ils.
Déjà en 2020-2021, les habitants de Saint-Denis ont rencontré d’énormes difficultés dans le cadre de l’allocation d’urgence (Covid-19) parce qu’il y avait des listes différentes présentées par les mairies des arrondissements 7 Mfilou et 9 Djiri pour un même quartier. Conséquence : peu de personnes ont bénéficié de cette aide de l’Etat.