Sahel : la France exclut le Mali de la lutte contre le terrorisme

Mardi, Février 15, 2022 - 16:42

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré le 14 février que la France poursuivra la lutte contre le terrorisme au Sahel, mais pas au Mali.

Selon la France, les conditions ne sont plus réunies pour qu’elle maintienne son action militaire au Mali. Le maintien de la junte militaire au pouvoir et l’arrivée des mercenaires russes de Wagner, que Jean-Yves Le Drian estime au nombre de mille aujourd’hui, semblent constituer « des lignes rouges qui ont été franchies ». Le ministre évoque également des « entraves » aux capacités opérationnelles, des partenaires européens « renvoyés du jour au lendemain » malgré « des accords dûment écrits ».

« Le président de la République a souhaité que l’on se réorganise, mais on ne part pas. Si les conditions ne sont plus réunies pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera à combattre le terrorisme à côté, avec les autres pays du Sahel qui sont tout à fait demandeurs », a expliqué le ministre français, Jean-Yves Le Drian.

Il a réaffirmé la volonté française d’aider le Burkina Faso face à la menace terroriste, et ce, trois jours après l’annonce d’opérations conjointes dans le sud-est de ce pays contre les djihadistes accusés d’avoir commis la semaine dernière des attaques au Bénin.

La déclaration du ministre français des Affaires étrangères est intervenue quelques heures après une réunion par visioconférence des ministres des Affaires étrangères européens et à la veille d’une rencontre entre le président Emmanuel Macron et trois de ses homologues sahéliens : Mohamed Bazoum (Niger), Mahamat Idriss Déby (Tchad) et Mohamed ould Ghazouani (Mauritanie).

En effet, les chefs d’Etat de ces trois membres du G5 Sahel sont conviés à un diner, le 16 février à l’Élysée. Les présidents en exercice de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest sont également attendus, ainsi que le président du Conseil européen et le chef de la diplomatie européenne.  

Ce rendez-vous est « une nouvelle étape importante dans le dialogue et dans le travail que nous menons (avec nos partenaires) pour l'adaptation de notre dispositif au Sahel dans la lutte contre le terrorisme », précise-t-on.

La rencontre est un prélude au sommet Europe-Afrique prévu les 17 et 18 février à Bruxelles, au cours duquel la question de la lutte contre le terrorisme sera sûrement abordée.

Yvette Reine Nzaba
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