Musique : Djoson philosophe et son Super Nkolo Mboka célèbrent la rumba congolaise

Mercredi, Février 16, 2022 - 15:15

Au cours d’une soirée spéciale rumba organisée par la directrice de la Maison russe au Congo, Maria Fakhrutdinova, Djoson philosophe et son orchestre Super Nkolo Mboka ont célébré, le 14 février, l’inscription de cette forme de musique au patrimoine immatériel de l’Unesco.  

Le 14 décembre 2021, lors de la seizième session du comité intergouvernemental de l’Unesco tenue à Paris (France), la rumba congolaise a été inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité, cinq ans après la rumba cubaine. Pour célébrer cette inscription, la Maison russe à Brazzaville a organisé un concert qui s’est déroulé en présence de la représentante de l’Unesco au Congo, Fatoumata Barry Marega; de l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, Wolfgang Klapper; de l’ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela, Anibal José Marquez Munoz; de la directrice du Centre culturel Zola, Svieta Alphonsine Diatha; du représentant du maire central, René Bobala; ainsi que des artistes musiciens Casirmir Zoba Zao, Quentin Moyascko et Zaria Umporio.

Djoson philosophe, dont la chanson « Rumba na piste » a fait parler d’elle durant toute cette période de campagne et d’inscription, a été choisi par la Maison russe pour animer cette soirée. Pendant près de deux heures, lui et son groupe ont proposé un répertoire riche, constitué de la rumba odemba (rumba ancienne), ainsi que de la rumba moderne avec des show (Ngwasuma), en passant par les dérivées de celle-ci, notamment la salsa, la samba et la rumba qui a donné naissance à beaucoup de styles dont les styles latinos. « La Maison russe a pensé célébrer cette victoire en organisant ce concert avec ma modeste personne. Je suis content que le public soit venu nombreux. Des officiels ont partagé la piste avec moi par les pas de danse, je suis flatté. Je remercie aussi les artistes musiciens qui sont venus célébrer la rumba congolaise avec moi. J’ai profité de ce concert pour rendre un hommage à mon père qui a tiré sa révérence », a déclaré Djoson philosophe à l’issue de ce concert.

Pour Maria Fakhrutdinova, la fête de la rumba du 14 février à la Maison russe est le premier événement organisé depuis l’inscription de cette musique au patrimoine immatériel de l’humanité. C’est pour cette maison un événement historique dont la culture dans toute sa diversité incarne les fondements de la richesse de l’humanité mais aussi les piliers pour un développement et une paix durables. Elle a ajouté que dans l’optique d’une appropriation élargie de cette musique, la Maison  russe entend organiser au mois d’octobre un tournoi de la danse rumba, question d’insister sur l’expertise dans le domaine, tout en espérant que cette initiative donnera des outils à l’Unesco pour mieux promouvoir les danses du monde.

Célébrer la rumba congolaise, une initiative louable

La directrice de la Maison russe a profité de l’occasion pour remercier la représentante de l’Unesco au Congo qui a honoré cet événement de sa présence. Elle a félicité, par la même occasion, Djoson philosophe et son orchestre qui, dans une ambiance bien feutrée, ont électrisé le public. De même qu’elle a remercié tous les partenaires, car la Maison russe a beaucoup de projets sur la culture, l’industrie créative pour renforcer les capacités des pays africains à valoriser leurs propres cultures.

Prononçant le mot de la représentante de l’Unesco au Congo, Richard Bouka a signifié que pour cette institution, l’inscription de cette musique n’est pas seulement la reconnaissance d’une pratique culturelle, mais une décision historique. Elle souligne la nature politique de cette musique, qui inspire tant d’artistes dans le monde entier aujourd’hui. Par cette décision, l’Unesco veut soutenir la « modernité de l’Afrique d’aujourd’hui » et œuvrer davantage pour la promotion de la culture africaine. Cette reconnaissance longtemps attendue intervient plus d’un an après le dépôt du dossier conjointement par la République démocratique du Congo et la République du Congo, qui considèrent la rumba comme un patrimoine commun.

« Au-delà d’être une expression et un genre musical, la rumba est une philosophie de vie des peuples qui portent cette musique. Elle est un genre d’expression littéraire dans la narration, dans l’expression verbale. La rumba est un moyen de communication, de célébration, de transmission, de sensibilisation… Dans ce cas précis, la rumba est un pont entre les cultures, entre deux pays frères et voisins, situés sur les deux rives du même fleuve Congo », a-t-il déclaré.

Bruno Okokana
Légendes et crédits photo : 
1- Djoson philosophe et son groupe sur scène / Adiac 2- La représentante de l’Unesco, le chef du secteur sciences exactes de l’Unesco et la directrice de la Maison russe / DR
Notification: 
Non