Accord-cadre d’Addis-Abeba : une synergie d’actions transfrontalières contre les forces du mal

Mercredi, Février 23, 2022 - 16:22

C’est depuis le début de la décennie 1990 que l’est de la République démocratique du Congo (RDC) subit, de manière récurrente, des violences armées aux causes et effets transfrontaliers. Il s’est ainsi avéré utile d’y employer une approche régionale.

Sous les auspices de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA), de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a été signé par l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République du Congo, la RDC, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie. C’est en fin 2013 que le Soudan et le Kenya ont adhéré à cet Accord portant ainsi à treize le nombre total des pays signataires.

Cet accord prescrit des actions concrètes, traduites par des engagements de la RDC, des pays de la région et de la communauté internationale. Aussi, au terme de cet accord signé le 23 février 2013, les pays des Grands Lacs prenaient-ils  l’engagement de renforcer la coopération régionale, de respecter la souveraineté et l’intégrité du territoire voisin et de ne pas apporter de l’assistance aux groupes armés.

Trois textes, en l’occurrence l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que l’Ordonnance présidentielle, fixent le cadre dans lequel la RDC devrait, dans des délais raisonnables, fournir les preuves des efforts qu’elle a réalisés pour réformer en profondeur les secteurs de la sécurité (armée, police), de l’autorité de l’État, de la décentralisation, du développement et des services sociaux de base, des institutions étatiques, des finances, de la démocratisation, etc. Des réformes à engager sont au centre des préoccupations nationales mais aussi internationales.

Le temps de tourner la page

Depuis 2013, le Conseil de sécurité, gardien des idéaux non violents des Nations unies, persiste et signe : « L’Accord-cadre demeure un mécanisme essentiel pour parvenir à une paix et une stabilité durables en République démocratique du Congo et dans la région » (Cf paragraphe 14 de la Résolution 2556 du 18 décembre 2020). Alors, jusqu’à quand la population congolaise, particulièrement celle de l’Est, continuera-t-elle de vivre la peur au ventre à la suite des  incertitudes dictées par des architectes des violences armées ? Jusqu’à quand cessera-t-on de parler des conflits armés en RDC et dans la région ?

Il est temps de jeter les ponts entre les pays des Grands Lacs, de dépasser les différences qui divisent non sans affaiblir, de capitaliser au mieux les opportunités de s’unir non sans se soutenir, d’inventer un avenir au-delà des ego, de rapprocher les vues sur des enjeux de divers ordres, de mutualiser les efforts, de préserver les « générations futures » des désastres causés essentiellement par la méchanceté de l’homme ! L’heure est venue de cultiver le vivre ensemble dans le respect des divergences et dans l’acceptation des limites des uns et des autres.

Alain Diasso
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