8 mars 2022 : l’ONU souligne la nécessité de faire avancer les droits des femmes

Jeudi, Février 24, 2022 - 13:04

Dans une tribune intitulée « Un relèvement durable et féministe », rendue publique le 21 février, et à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, a plaidé pour l’avancement des droits des femmes.

« Alors que le monde s’apprête à célébrer la Journée internationale des femmes, les femmes voient leurs droits régresser. Nous en payons tous le prix. Les crises en cascade de ces dernières années ont montré à quel point le leadership des femmes est plus crucial que jamais », a déclaré le patron de l’ONU.

Par ailleurs, António Guterres a souligné le rôle crucial joué par la femme pendant la profonde crise de la covid-19.

« Les femmes ont fait face à la pandémie de covid-19 avec héroïsme, en tant que médecins, infirmières, agents de la santé publique et travailleurs sociaux. Mais dans le même temps, les femmes et les filles ont été les premières à perdre leur emploi et leur accès à l’enseignement, à assumer davantage de tâches non rémunérées et à subir la montée en flèche des violences domestiques, des cyberatteintes et des mariages d’enfants. La pandémie a mis en lumière une vérité ancestrale : les racines du patriarcat sont profondes. Notre monde et notre culture restent dominés par les hommes », a-t-il déclaré.

Par conséquent, a averti le chef de l’ONU, dans les bons comme dans les mauvais moments, « les femmes risquent davantage de basculer dans la pauvreté. Leurs besoins de santé sont sacrifiés et leur accès à l’éducation, tout comme leurs perspectives d’avenir, sont réduits ».

« À l’heure où nous nous tournons vers l’avenir, le seul relèvement durable qui donnera les mêmes chances à chacune et chacun est un relèvement féministe, résolument centré sur l’avancement des femmes et des filles », a -t-il prévenu.

Par ailleurs, le secrétaire général a énuméré plusieurs pistes pour réaliser des progrès dans divers domaines (économie, social, politique, climat, finance, etc.)

Dans le domaine de l’économie, par exemple, il pense qu’il faut réaliser des progrès à travers des investissements ciblés dans l’éducation, l’emploi, la formation et le travail décent des femmes, qui devraient être les premières à bénéficier des quatre cents millions d’emplois appelés à être créés d’ici à 2030.

« L’heure est venue de faire avancer les droits des femmes »

Selon le chef de l’ONU, l’inégalité de genre est, par essence, une question de pouvoir. « Pour déraciner des siècles de patriarcat, il faudra partager ce pouvoir équitablement, dans toutes les institutions, à tous les niveaux », a-t-il estimé.

En outre, António Guterres a fait savoir que pour la première fois dans l’histoire de l’ONU, la parité dans les équipes dirigeantes du siège et des bureaux du monde entier a été atteinte. Cela a « considérablement amélioré » leur capacité « à mieux refléter et représenter les communautés que nous servons », a souligné le secrétaire général.

« À tout moment, nous pouvons nous inspirer des femmes et des filles qui luttent pour le progrès dans tous les domaines et partout dans le monde. Les jeunes femmes qui font campagne pour le climat sont à la tête des efforts mondiaux visant à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils respectent leurs engagements. La démocratie est plus forte dans les sociétés où les mouvements pour les droits des femmes sont dynamiques », a-t-il indiqué.

« Lorsque le monde investit pour élargir les opportunités pour les femmes et les filles, c’est toute l’humanité qui y gagne. L’heure est venue de faire avancer les droits des femmes. C’est une question de justice, d’égalité, de moralité et tout simplement de bon sens. Nous avons besoin d’un relèvement durable et féministe, centré sur les femmes et les filles, et mené par elles », a conclu le secrétaire général.

Yvette Reine Nzaba
Légendes et crédits photo : 
António Guterres
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