Dans la nuit du 24 février, les forces russes ont lancé une opération militaire contre l’Ukraine. Des explosions ont été entendues près des principales villes ukrainiennes, dont la capitale. L’idée qu’une nouvelle guerre puisse avoir lieu en Europe inquiète. Rappel des faits.
Les responsables de l’Union européenne (UE) ont appelé à agir avec détermination pour éviter que la crise en Ukraine ne dégénère en une nouvelle guerre aux conséquences dévastatrices pour le monde entier. Certains parlent de régression historique dangereuse. « L’UE doit s’attaquer aux racines de tous les problèmes qui traversent et affectent l’Ukraine et ses frontières orientales depuis longtemps. L’objectif principal doit être la construction de la paix et de la sécurité de l’Atlantique à l’Oural, également par le biais d’un véritable processus de désarmement », a déclaré un responsable européen qui a préféré garder l’anonymat. La Russie a effectué des frappes contre les infrastructures militaires et garde-frontières ukrainiens, a indiqué le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Kiev a appelé la communauté internationale à "agir immédiatement " alors qu'une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Otan s'est tenue après le lancement de l'offensive russe.
La communauté internationale appelée à « agir immédiatement »
L'armée russe a assuré viser les sites militaires en Ukraine, où Moscou a lancé une opération militaire, ont rapporté les agences de presse russes. « Les infrastructures militaires, les installations de défense aérienne, les aérodromes militaires et l'aviation des forces armées ukrainiennes sont mis hors d'état de nuire avec des armes de haute précision », a indiqué le ministère russe de la Défense, cité par Tass. L'opération russe en cours dans plusieurs villes d'Ukraine vise à « détruire l'État ukrainien, s'emparer de son territoire par la force et établir une occupation », a estimé dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères. Kiev a également appelé la communauté internationale à « agir immédiatement ». « Seules des actions unies et fortes peuvent arrêter l'agression de l'Ukraine par Vladimir Poutine », ajoute le communiqué. « Pas de panique, nous allons vaincre », a déclaré le président Volodymyr Zelensky aux Ukrainiens.
Vives réactions après l'opération militaire russe
« La Russie a fait le choix de la guerre. La France condamne, dans les termes les plus forts, le déclenchement de ces opérations », a dénoncé l'ambassadeur de France à l'ONU, Nicolas de Rivière. Cette décision, « au moment même où ce Conseil est réuni, illustre le mépris dans lequel la Russie tient le droit international et les Nations unies », a-t-il ajouté. « Nous appelons la Russie à respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances, nous appelons à la protection et au respect de tous les civils », a-t-il également lancé.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a qualifié l'opération militaire russe lancée en Ukraine de « violation éclatante » du droit international, parlant d'une « journée sombre » pour l'Europe tout entière, alors que la Russie se dit « être dans son droit ». « L'Allemagne condamne de la manière la plus ferme cet acte sans scrupules du président Vladimir Poutine, notre solidarité va à l'Ukraine et à ses habitants », a ajouté le chancelier dans un communiqué.
De son côté le président américain, Joe Biden, a dénoncé « l'attaque injustifiée » de la Russie contre l'Ukraine. « Le président Poutine a choisi (de lancer) une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques », a-t-il dit dans un communiqué, assurant que « le monde exigerait des comptes de la Russie ». Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le conflit déclenché par la Russie en Ukraine « doit s'arrêter maintenant », après une réunion en urgence du Conseil de sécurité. « Président Poutine, au nom de l'humanité, ramenez vos troupes en Russie! », a-t-il lancé.
Vladimir Poutine justifie l' "opération militaire spéciale" en Ukraine
Quant au président Vladimir Poutine, il a annoncé « une opération militaire spéciale », en dénonçant un « génocide » orchestré par l'Ukraine dans cette région, arguant de l'appel à l'aide des séparatistes, pointant du doigt la politique agressive de l'Otan à l'égard de la Russie, dont l'Ukraine serait l'outil. Il a expliqué vouloir « arriver à une démilitarisation et une dénazification de l'Ukraine », promettant de conduire « au tribunal ceux qui ont commis de nombreux crimes, responsables de l'effusion de sang de civils, notamment des citoyens russes ». Puis, il s'est adressé à ceux « qui tenteraient d'interférer» avec eux. «Ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n'avez encore jamais connues », a-t-il notamment averti.