Réchauffement climatique: les souffrances sans précédent de l'humanité

Lundi, Février 28, 2022 - 15:30

La moitié de la population mondiale est d'ores et déjà très vulnérable aux impacts du changement climatique et l'inaction des dirigeants risque de réduire les chances d'un avenir vivable, s'alarme l'Organisation des Nations unies (ONU).

Le nouveau rapport des experts climat de l'ONU (Giec), publié le 28 février, est sans appel : les conséquences du réchauffement provoqué par les activités humaines ne se conjuguent pas seulement au futur. Sécheresses, inondations, canicules, incendies, insécurité alimentaire, pénuries d'eau, maladies, montée des eaux... De 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont déjà très vulnérables. Si le monde ne se décide pas très vite à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, il devra faire face à un déluge d'impacts inévitables et parfois irréversibles dans les décennies qui viennent.

"J’ai vu de nombreux rapports scientifiques dans ma vie, mais rien de comparable à celui-ci", a réagi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, décrivant "un recueil de la souffrance humaine et une accusation accablante envers l’échec des dirigeants dans la lutte contre les changements climatiques".

Une souffrance encore plus sensible pour les habitants les plus fragiles tels les peuples autochtones, mais qui n'épargne pas les pays riches comme récemment l'Allemagne balayée par les inondations ou les Etats-Unis ravagés par les flammes l'an dernier.

Alors que la planète a gagné en moyenne environ +1,1°C depuis l'ère pré-industrielle, le monde s'est engagé en 2015, avec l'accord de Paris, à limiter le réchauffement bien en deçà de +2°C, si possible +1,5°C. Dans le premier volet de son évaluation publiée en août dernier, le Giec estimait que le mercure atteindrait ce seuil de +1,5°C autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu'escompté. Il laissait toutefois une porte ouverte, évoquant un retour possible sous +1,5°C d'ici à la fin du siècle en cas de dépassement.

Mais le deuxième volet publié lundi souligne que même un dépassement temporaire de +1,5°C provoquera de nouveaux dommages irréversibles sur les écosystèmes fragiles comme les pôles, les montagnes et les côtes, avec des effets en cascade sur les communautés qui y vivent.

Le rapport prédit également la disparition de 3 à 14% des espèces terrestres même à +1,5°C, et qu'à l'horizon 2050, un milliard de personnes vivront dans des zones côtières à risque, situées dans de grandes villes côtières ou de petites îles.

Si l’on s'en tient aux engagements actuels, les émissions devraient augmenter de près de 14 % au cours de cette décennie. « Ce serait une catastrophe. Toute chance de maintenir l'objectif de 1,5°C en vie serait anéantie », a dénoncé Antonio Guterres, désignant comme coupables les grands pays émetteurs "qui mettent le feu à la seule maison que nous ayons".

Ce rapport "démontre pourquoi la communauté internationale doit continuer de prendre des mesures climatiques ambitieuses, alors même que nous faisons face à d'autres défis mondiaux impérieux", a souligné le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken.

 

 

 

D'après AFP
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