Les choses sont allées très vite concernant le sort réservé aux membres du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) rendus coupables des voies de fait sur un député national du parti présidentiel.
Au lendemain de la scène qui s’est produite le 26 février dernier au quartier 3, dans la commune de Masina, à Kinshasa, qui a vu des jeunes gens se réclamant de l’Ecidé porter la peine sur le député Bruno Kabangu de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la justice a finalement rendu son verdict en procédure de flagrance. Deux jours ont suffi aux juges pour examiner les contours de l’affaire et se forger une conviction.
La sentence est sans appel. Les dix jeunes gens de l'Ecidé incriminés ont été condamnés par le tribunal de grande instance du quartier N'Djili à dix ans de servitude pénale pour vol, coups et blessures volontaires et destruction méchante. Dans le même temps, ils ont été sommés de payer une amende de 10 000 dollars américains chacun à titre de réparation du préjudice causé à la victime. Immédiatement après le rendu du verdict, les dix accusés ont été immédiatement mis en état d’arrestation. Entre-temps, quatre présumés mineurs ayant participé à cet acte ont été acquittés et appelés à comparaître devant leur juge naturel.
Cette sentence est loin d’être digérée par les membres de l’Ecidé qui y voient forcément une preuve éloquente d’instrumentalisation de la justice. Pour le secrétaire général de ce parti d’opposition, il s’agit d’un procès bâclé, ou mieux, d'une parodie de justice en ce que le verdict était déterminé d'avance. Il a ajouté qu’en cours d'instruction, le tribunal avait refusé la demande des avocats de la défense de descendre sur le lieu de l'incident pour s'enquérir, notamment auprès d'éventuels témoins, de ce qui s'était réellement passé. Une telle attitude, a-t-il dit, laisse penser qu’il y a bien anguille sous roche.
Martin Fayulu, le coordonnateur du parti, y voit une manière de vouloir intimider les membres de son parti politique. « L’instrumentalisation de la justice a atteint son paroxysme en République démocratique du Congo. Le pouvoir illégitime, aux abois, monte un complot ridicule pour essayer d’intimider nos membres. Peine perdue », a-t-il indiqué via son twitter. Du côté de l’UDPS, l’on préfère se garder de tout commentaire, du moins pour l'instant, étant entendu qu’il s’agit d’une décision judiciaire prise conformément aux lois du pays.