Le Sénat et l’Assemblée nationale ont approuvé, les 1er et 2 mars à l’unanimité, le projet de loi portant lutte contre les violences faites aux femmes. Le texte de loi prévoit des sanctions sévères à l’encontre des infracteurs, allant jusqu’à vingt ans de prison ferme.
Le projet de loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes a été défendu par la ministre de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement, Inès Bertille Nefer Ingani. Il compte soixante-dix-sept articles et est initié pour combattre toute sorte de violences perpétrées à l’égard des femmes et des filles.
Ces violences sont diverses et concernent des viols sexuels, des menaces ou agressions verbales, des mauvais traitements infligés aux veuves. Ladite loi réprimande surtout les cas où elles sont dépossédées du patrimoine (mobilier ou actifs financiers) laissé par leurs défunts époux.
En ce qui concerne les sanctions, la loi prévoit des amendes corsées et des sanctions disciplinaires sévères allant jusqu’à vingt ans de prison ferme, à l’encontre de tous ceux ou celles qui tomberont dans les différentes formes de violences à l’endroit des femmes et filles.
Environ 161 femmes ont subi des violences en 2021 au Congo
Lors de l’adoption de la loi, les Commissions santé, affaires sociales, famille et genre des deux chambres parlementaires se sont appuyées sur les résultats d’une enquête qui révèle que 161 femmes ont été victimes des viols divers en 2021.
Pour la ministre en charge de la Promotion de la femme, son adoption ouvre un nouvel horizon au profit de la femme et de la jeune fille. « En 2015, les services habilités du ministère ont révélé que sur 782 femmes enquêtées, âgées de 15 à 59 ans, 62% ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles, physiques ou économiques », a témoigné Inès Bertille Nefer lors de l’adoption du projet de loi.
Une autre étude réalisée par le Fonds des Nations unies pour la population à Brazzaville note que 103 cas de violence conjugale ont été enregistrés entre mai et juin 2020. Dans les zones où se déroulent les interventions humanitaires, 1120 cas de violences faites aux femmes ont été enregistrés pendant les trois premiers trimestres de 2020, précise la même enquête.
Pour Inès Bertille Nefer Ingani, l’adoption de la loi portant lutte contre les violences faites aux femmes augure un horizon meilleur à la femme congolaise. « Les femmes attendaient impatiemment l’adoption de cette loi. Aujourd’hui est un jour historique et spécial pour la femme congolaise car il marque le début de la masculinité positive dans notre pays », a-t-elle ajouté.
Après la promulgation dudit texte de loi par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, le ministère de la Promotion de la femme lancera une campagne territoriale pour sa vulgarisation afin de permettre à toutes les femmes de connaître son contenu et de défendre leurs droits séreinement.