Nations unies: la Russie sommée d'arrêter la guerre en Ukraine

Jeudi, Mars 3, 2022 - 18:15

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté, mercredi, une résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine. Sur les 193 membres de l'Organisation, 141 ont approuvé le texte, cinq - Russie, Bélarus, Corée du Nord, Erythrée et Syrie - s'y sont opposés et 35 se sont abstenus, dont le Congo et la Chine.

Après plus de deux jours d'interventions à la tribune de l'ONU, la résolution exige que la « Fédération de Russie cesse immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine » et qu’« elle retire immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires du territoire ukrainien ». Elle « condamne la décision de la Fédération de Russie d’augmenter le niveau de préparation de ses forces nucléaires ».

Piloté par l'Union européenne en coordination avec l'Ukraine, le texte déplore également « dans les termes les plus énergiques l'agression commise par la Fédération de Russie contre l'Ukraine ». L'Assemblée générale de l'ONU affirme « son engagement envers la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays. »

« Le message de l'Assemblée générale est fort et clair », a réagi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. « Mettez fin aux hostilités en Ukraine — maintenant. Ouvrez la porte au dialogue et à la diplomatie — maintenant ».

Le président américain, Joe Biden, a jugé que le vote exposait au grand jour l'isolement de son homologue russe, Vladimir Poutine.

« Une immense majorité des nations reconnait que Poutine n'attaque pas seulement l'Ukraine mais également les fondations même de la paix et de la sécurité dans le monde », a-t-il dit dans un communiqué.

Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, le résultat du vote est « historique », un point de vue partagé par le Premier ministre britannique, Boris Johnson.

Intitulée « Agression contre l'Ukraine », la résolution appelle, par ailleurs, à accorder à l'aide humanitaire un accès sans entrave - sur fond de discussions ardues au Conseil de sécurité sur un projet franco-mexicain de résolution sur le même sujet - et « déplore l'implication du Bélarus » dans l'attaque de l'Ukraine.

Elle « exige que la Fédération de Russie revienne immédiatement et sans condition sur sa décision relative au statut de certaines zones des régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk ».

Le texte « exhorte les parties à respecter les accords de Minsk et à œuvrer de manière constructive dans les cadres internationaux pertinents, notamment le format normand et le Groupe de contact trilatéral en vue de leur pleine application ».  

Outre l'Amérique du Nord et l'Europe, la résolution a bénéficié du vote favorable de nombreux Etats africains, mais pas celui du Congo, du Sénégal et de l'Afrique du Sud qui se sont abstenus, comme l'Algérie, la Centrafrique et le Mali, deux pays développant actuellement leurs liens avec la Russie. Le Burkina Faso n'a pas voté. Une majorité des pays d'Amérique latine pourtant très éloignés du théâtre ukrainien a voté en faveur de la résolution. 

Pour le Moyen-Orient, les Emirats arabes unis ont voté pour rompre avec une position suivie depuis la semaine dernière au Conseil. L'Iran s'est abstenu, une position adoptée aussi par l'Irak. L'Arabie saoudite et Israël ont voté pour la résolution. L'abstention de la Chine est fidèle à sa position depuis une semaine au Conseil de sécurité. L'Inde et le Pakistan se sont abstenus.

La résolution à l'Assemblée était inspirée d'un texte rejeté la semaine dernière au Conseil de sécurité en raison d'un veto posé par la Russie.

Au sein de l'Assemblée générale, le droit de veto, privilège des cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni), n'existe pas. Ses résolutions ne sont pas contraignantes légalement.

La Rédaction
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